Par Mourad Arbani
Le chef de la diplomatie marocaine a chevé mardi sa visite de deux jours en Algérie, sans que celle-ci n’ait abouti sur quelque chose de palpable. A moins de considérer la visite en elle-même, celle d’un chef de la diplomatie, comme une avancée en soi dans la voie de la laborieuse normalisation des relations bilatérales.
Le ministre marocain a été réçu par le président Bouteflika. Ce qui est une marque d’égard généralement réservée aux grandes personnalités en visite en Algérie. Saâd-Eddine El Othmani a annoncé, à l’issue de l’audience, que la haute commission mixte algéro-marocaine se réunira courant 2012 à Rabat.
Dans une déclaration à la presse, il a indiqué que l’Algérie et le Maroc ont convenu de poursuivre leur concertation politique de manière permanente et continue à travers leurs ministres des Affaires étrangères, qui tiendront une réunion bi-annuelle.
Il a ajouté qu’il a été décidé de mettre en place des commissions mixtes dans divers secteurs dans le but de procéder à une évaluation régulière, soulignant que l’objectif consiste en l’approfondissement et l’élargissement de la coopération dans l’intérêt des deux pays et des deux peuples.
Au cours d’une conférence de presse animée lundi conjointement, MM. Mourad Medelci et Saâd-Eddine El Othmani, ont affirmé que l’Algérie et le Maroc sont animés d’une » forte volonté » d’imprimer une » nouvelle impulsion » à leurs relations bilatérales dans tous les domaines.
En ce sens, El Othmani a indiqué que » le dépassement des obstacles du développement des relations politiques et économiques à tous les niveaux (avec l’Algérie) constitue la priorité des priorités » pour son pays. » C’est une première prise de contact et, avec le temps, nous espérons apporter des réponses à toutes les questions posées actuellement « , a-t-il dit, soulignant que des canaux de dialogue » transparents » seront ouverts entre les deux pays concernant les points de divergence.
Le ministre marocain des Affaires étrangères a mis l’accent sur la nécessité de procéder à une évaluation de la coopération bilatérale en vue de sa diversification et son élargissement à d’autres secteurs, notamment l’enseignement supérieur, la recherche scientifique et l’éducation. » Nous encourageons aussi la coopération entre les parlementaires, les hommes d’affaires et les associations de la société civile des deux pays pour établir des mécanismes de coopération solides et stables « , a-t-il ajouté.
Dépasser les obstacles
M. El Othmani a, en outre, précisé que son séjour en Algérie est la première visite qu’il effectue dans un pays après sa prise de fonctions au sein du nouveau gouvernement marocain. Pour sa part, M. Medelci s’est félicité de la » nouvelle impulsion » que connaît la coopération entre les deux pays, la qualifiant de » renaissance » dans les relations algéro-marocaines.
Le chef de la diplomatie algérienne a ajouté que les deux pays aspirent à ce que l’année 2012 soit » plus fructueuse » dans le domaine de la coopération que 2011. En matière d’échanges commerciaux avec l’Algérie, il a noté que le Maroc occupe la première place au niveau africain et la deuxième au niveau arabe, avec plus d’un milliard de dollars annuellement.
Sur la question de la réouverture de la frontière algéro marocaine, M. Medelci a souligné que son traitement doit s’inscrire dans le cadre d’une » vision globale « . » Le gouvernement algérien considère le développement des relations avec le Maroc comme une de ses priorités, ainsi que la question de la réouverture de la frontière, qui devront être traités dans le cadre d’une vision cohérente et globale « , a-t-il souligné.
Le chef de la diplomatie a ajouté à ce propos que l’Algérie et le Maroc sont devant des » défis à relever « , affirmant que les deux pays sont animés d’une » forte volonté » de coopération dans tous les secteurs. » Ces défis nous imposent des efforts supplémentaires exceptionnels « , a-t-il dit, estimant qu’ « il y a une solution à chaque problème « .
» Nous parviendrons à des solutions à tous les problèmes, car il s’agit de la volonté des deux peuples, du président de la République et du roi du Maroc « , a-t-il encore souligné. M. Medelci a indiqué, d’autre part, que la question du Sahara occidental » n’a pas été abordée par les deux parties « .
Au sujet de l’Union du Maghreb arabe (UMA), il a précisé que les deux parties ont abordé lors de leurs entretiens la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays de l’UMA, prévue à Rabat le 17 février prochain.
Si cette visite aura donné l’impulsion à une relance des relations, elle aura permis à l’Algérie de réaffirmer son approche, à savoir le traitement des multiples problèmes en suspens, dans le cade des commissions ad hoc. Ce qui n’est pas forcément le souhait des marocains qui vuelent avant tout une réouverture des frontières. C’est dire que les divergences persistent encore.
Algérie-plus, 24/01/2012
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