C’est que les deux hommes, qui militaient chacun dans son domaine et avec ses instruments propres, partageaient une même idée de l’Algérie indépendante et avaient une vision commune de la cohésion nationale. Ce qui donnait lieu à des positions qui provoquaient à la fois l’adhésion des uns et l’opposition des autres, surtout quand il s’agit d’interpréter des événements liés à notre histoire ou de s’expliquer le présent par le recours aux leçons du passé. Mais le style de la chronique, sa clarté et sa fluidité ont fait de «N’autre vision» l’espace rédactionnel le plus incontournable du Jeune Indépendant. Souvenons-nous que, sur des questions de diplomatie ou d’identité nationale, Zaâf ferraillait pied à pied avec des contradicteurs peu enclins à accepter d’autres points de vue que les leurs. Ses réactions aux positions extrêmes se particularisaient par la modération du propos et la justesse de l’argumentation. L’agencier qu’il fut savait, en effet, que l’échange épistolaire est vide d’intérêt s’il n’est qu’un chapelet d’injures. Car, disait Talleyrand, tout ce qui est excessif est insignifiant.
F. M.
Le Jeune Indépendant, 31/1/2012
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