Ce projet de résolution, qui a été soutenu par les 13 autres pays du Conseil, exprimait un « soutien » au plan de règlement de la Ligue arabe et dénonçait les violations des droits de l’homme commises par le régime syrien.
Malgré dix mois de violences qui ont fait au moins 6.000 morts selon les militants, le Conseil a été incapable jusqu’ici d’adopter une résolution sur la Syrie. Un précédent texte avait été bloqué en octobre dernier par un veto russe et chinois.
Les 15 pays se sont pronocés sur un texte mis au point jeudi et qui “soutient pleinement” les décisions prises par la Ligue arabe en janvier pour assurer une transition vers la démocratie en Syrie. Mais les modalités, en particulier le transfert des pouvoirs du président syrien Bachar al-Assad à son vice-président, ont été laissées de côté pour ne pas heurter Moscou.
Autres concessions à la Russie: le texte n’évoque pas les sanctions économiques imposées par la Ligue arabe à la Syrie en novembre dernier, ni les ventes d’armes russes à Damas. Enfin, le Conseil souligne qu’il veut “résoudre la crise politique actuelle en Syrie de manière pacifique”, afin de dissiper toute analogie avec l’affaire libyenne.
Le texte “condamne toute violence d’où qu’elle émane et (..) exige que toutes les parties en Syrie, dont les groupes armés (d’opposition), cessent immédiatement toute violence ou représailles”. Il “dénonce les violations continues, flagrantes et étendues des droits de l’homme” par les autorités syriennes.
L’ambassadeur français au Conseil de Sécurité a regretté la position sino-russe. Le même qui depuis deux ans s’aligne à la position du Maroc en opposant son veto à l’élargissement des compétences de la MINURSO (Mission des NationsUnies pour le référendum au Sahara Occidental) pour le suivi de la situation des droits de l’homme au Sahara Occidental et aux camps de réfugiés sahraouis à Tindouf. Le dicton dit : « qui tue par l’épée périra par l’épée ». Espérons que la France et les Etats-Unis en prendront note.
« La démarche de Moscou et de Pékin, qui ont bloqué la résolution antisyrienne proposée par l’Occident, peut être qualifiée de tournant dans la situation mondiale. Si ces deux grandes puissances continuent d’appliquer une telle position, cela signifiera qu’un terme a été mis au diktat des Etats-Unis au sein du Conseil de sécurité », estime Qadri Jamil, secrétaire du Comité national pour l’unité des communistes syriens (opposition). Bonne nouvelle ! Vivement le veto russe !
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