«Nous souhaitons que la nouvelle délégation marocaine, désignée par le gouvernement du Premier ministre Abdelillah Benkirane, arrivera à Manhasset avec une nouvelle vision qui rompt avec l’attitude négative affichée par le Maroc lors des différents rounds de négociations entre les deux parties», déclare Mohamed Abdelaziz, le SG du Front Polisario, dans un point de presse qu’il a tenu en marge des travaux de la 37e conférence européenne de coordination de la solidarité avec le peuple sahraoui qui s’est ouverte vendredi à Séville (Espagne).
Cette énième montée du Front du Polisario à l’approche des neuvièmes négociations de Manhasset (New York), prévues du 11 au 13 février, trouvera-t-elle un écho au Maroc ? Jusqu’à présent, Rabat refuse d’avoir une vision conforme avec la légalité internationale et de coopérer sérieusement avec les Nations unies pour résoudre le dernier conflit colonial en Afrique. Le gouvernement du Parti de la justice et du développement de M. Abdelillah Benkirane mettra-t-il fin à cette vision en optant pour le respect des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés ? Le doute est permis. Le Front Polisario a toujours fait preuve de son attachement à une solution juste et démocratique au conflit, à travers l’organisation d’un référendum d’autodétermination qui permettra au peuple sahraoui de s’exprimer librement sur tous les choix qui lui seront soumis. Y compris l’autonomie que préconise, depuis 2007, le Royaume comme seule et unique solution. Une position sahraouie que ne manqueront pas d’appuyer logiquement tous les gouvernements issus des révoltes populaires et l’envoyé personnel du SG de l’ONU au Sahara occidental, Christopher Ross qui sera prochainement à Strasbourg pour s’expliquer devant les eurodéputés sur «la liberté des peuples à se libérer des dictatures et des régimes répressifs». Autrement dit, il sera exigé de l’ONU de profiter du climat du printemps arabe pour trouver une solution à ce conflit dont que le camp de Gdeim Izik qui a été «violemment réprimé par les autorités marocaines» pourrait être considéré comme «un détonateur » pour le printemps arabe. Comment ? En tenant avec Rabat le discours qu’elle a tenu avec Tripoli, Damas, Sanaâ. «Si ces pourparlers échouaient, le retour aux armes serait presque inévitable», prévient le président sahraoui dans une interview à la revue italienne de géopolitique Limes parue jeudi. Précisant que le Polisario a éprouvé, lors du dernier congrès, beaucoup de peine pour convaincre la base qui a émis le désir de reprendre les armes de faire confiance à la voie diplomatique.
Horizons, 5/2/2012
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