Alors que les eurodéputés ont reconnu la légitimité des revendications juridiques des Sahraouis sur leur terre et ses ressources naturelles, par le rejet de la prolongation de l’accord de pêche UE-Maroc, la France risque de recommencer la même erreur de positionnement envers les peuples Sahraoui et Marocain que lors du soulèvement populaire tunisien. Même erreur qui entraînera la même conséquence : la mésestime de la France par les Peuples en lutte.
La France ignore les Sahraouis, et concourt à les détruire par une partialité complice. Cette ignorance maintes fois décriée n’est paradoxalement pas nouvelle, et persiste malgré les massifs soulèvements sahraouis, comme la manifestation de Gdaim Izik d’octobre et novembre 2010.
Mais la France ignore aussi le formidable mouvement marocain du 20 février, ses morts violentes et immolations de désespoir. Ce mouvement du peuple marocain parviendra un jour à se débarrasser du régime féodal et dictatorial en place, ce roi soutenu par l’hexagone pour des intérêts néocoloniaux évidents. Le peuple jettera hors de chez lui tous les profiteurs de main d’œuvre pas cher et autres cautionneurs d’inégalités et de corruption massive, de détournement de l’argent public national et international.
Les tortures physiques et psychologiques sont quotidiennes au Sahara Occidental, ou sur les prisonniers politiques sahraouis incarcérés au Maroc.
Le peuple marocain est aux prises avec le même oppresseur qui ne renouvelle pas ses méthodes, sus les yeux d’une communauté internationale sourde à ses appels à l’aide. Des jeunes Marocains sont eux aussi actuellement emprisonnés arbitrairement, torturés, condamnés à mort, tués … le couvre-feu a été décrété à Taza. Tout cela avec ce qui ressemble à la complicité de la cécité de la France, meilleure amie du Roi, meilleure ennemie des peuples.
Il est à craindre dans le désordre et l’absence de clairvoyance politique actuelle, que la France joue à nouveau un rôle aberrant lorsqu’il s’agira pour l’ONU en avril de renouveler le mandat de la Minurso.
La bataille de la campagne présidentielle française ne devra pas s’affranchir de ce point incontournable qu’est notre responsabilité dans la colonisation inachevée du Sahara Occidental, ni occulter les conséquences éthique et économique que cela a jusque dans nos foyers.
APSO, le 4 février 2012
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