Les relations inter-maghrébines connaissent un souffle nouveau après les profonds changements politiques opérés en Tunisie, en Libye et même au Maroc. L’Algérie étant le pays-pivot dans la région affiche également un optimisme grandiose pour renforcer ses relations bilatérales avec chaque pays et puis relancer la coopération globale dans tous les domaines dans le cadre de l’Union du Maghreb arabe (UMA). La prochaine visite du président tunisien à Alger, annoncée en grande pompe s’inscrit en droite ligne de cette logique. Il s’agit de fédérer les efforts et dépasser les clivages politiques sur des questions aussi sensibles que le Sahara Occidental ou encore l’aspect sécuritaire dans la région, au profit d’une nouvelle dynamique, afin de se repositionner en force dans un contexte géostratégique chamboulé.
En effet, le premier président tunisien après la Révolution du Jasmin s’apprête à effectuer une tournée maghrébine, dès aujourd’hui, selon des sources concordantes répercutées par l’AFP. Le périple de six jours qu’entamera Moncef Merzouki débutera du Maroc, à la faveur d’une visite qui durera trois jours, où il sera notamment reçu par le Roi Mohamed VI et le Chef du gouvernement. Le président tunisien se recueillira sur la tombe de son père, mort et enterré au Maroc durant son exil. La seconde étape du périple du président tunisien sera la Mauritanie, avant de terminer sa visite en Algérie, où il sera reçu par le Président de la République Abdelaziz Bouteflika, croit-on savoir de la même source.
La tournée maghrébine du nouveau président tunisien se veut un prélude à une nouvelle étape des relations intermaghrébines, voire même un pas vers la réactivation de la coopération entre les pays concernés et notamment relancer l’Union du Maghreb arabe (UMA) restée en léthargie depuis plusieurs années. C’est du moins le souhait de tous les pays concernés. En effet, l’Algérie et le Maroc ont affiché clairement leur volonté de réanimer cette union régionale à la faveur de la récente visite du nouveau ministre marocain des Affaires étrangères du Royaume à Alger. Pour ce faire, un sommet des chefs de la diplomatie de l’Algérie, du Maroc, de la Tunisie, de la Mauritanie et éventuellement de la Libye se tiendra au courant de ce mois dans la capitale marocaine Rabat, où les pourparlers porteront essentiellement sur les voies et mécanismes susceptibles de relancer l’UMA et la coopération inter-maghrébine. D’ailleurs, le président tunisien serait porteur d’une initiative importante dans ce sens, à savoir l’organisation d’un Sommet de haut niveau, selon des sources tunisiennes officielles. Par ailleurs, les questions d’ordre sécuritaire ne seront pas en marge de cette visite du président tunisien à Alger.
La sécurisation des frontières et le combat des hordes terroristes d’AQMI qui pullulent dans la région sont une préoccupation majeure. Conscients du poids de l’Algérie dans la région et de sa grande et longue expérience dans la lutte contre le terrorisme, les pays maghrébins, notamment la Tunisie, la Mauritanie et la Libye redoublent d’initiatives pour renforcer leur coopération en la matière avec Alger. L’Algérie avait déjà exprimé et démontré son soutien à soutenir les démocraties naissantes en Tunisie comme en Libye. D’abord par le chef de l’Etat lors de sa récente visite à Tunis pour commémorer le premier anniversaire de la révolution du Jasmin et puis par le Premier ministre Ahmed Ouyahia, en marge du dernier sommet de l’Union africaine (UA) à Addis Abeba.
Par M. Ait Chabane
Le Courrier d’Algérie, 8/2/2012
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