Par Maissa Naili
Après une tournée maghrébine qui l’a conduit au Maroc et en Mauritanie, le président tunisien Moncef El Marzouki est arrivé hier à Alger accompagné d’une importante délégation ministérielle pour une visite de travail de deux jours.
A son arrivée, le président tunisien s’est immédiatement entretenu avec le président Bouteflika sur différentes questions communes. A ce sujet, un communiqué de la présidence a fait savoir que cette visite » entre dans le cadre du renforcement du dialogue et de la concertation entre les deux pays « , et permettra de » raffermir les relations de fraternité, de bon voisinage et de coopération et d’examiner les moyens de les renforcer dans les différents domaines conformément aux aspirations des deux peuples frères « .
Cette occasion sera également, pour Moncef El Marzouki, une » opportunité de concertation sur le processus de construction de l’Union du Maghreb arabe (UMA) et les différentes questions régionales et internationales d’intérêt commun « , soulignera le communiqué. De ce fait, sur cette question de relance de l’UMA, El Marzouki, lors de sa visite à Nouakchott, a considéré que le différent algéro-marocain sur la question de l’autodétermination du Sahara Occidental était une entrave à la concrétisation de l’organisation régionale (UMA). Affichant à ce propos, la volonté de son pays à dynamiser tous les accords de coopération et de partenariat avec les pays de l’UMA afin d’instaurer un grand espace maghrébin. En outre, selon une source diplomatique à Alger citée par l’APS, cette première visite du chef de l’Etat tunisien à Alger » imprimera une dynamique » au développement et à la promotion de la coopération bilatérales dans plusieurs domaines, notamment l’énergie, l’industrie, le commerce, les petites et moyennes entreprises (PME), l’enseignement supérieur, la formation, le tourisme et la culture. En outre, la même source annoncera la tenue durant le deuxième semestre de 2012 à Tunis de la 19ème commission de la Haute commission de coopération algéro-tunisienne.
Somme toute, force est de constater que les déplacements à Alger des différents dirigeants notamment marocains et tunisiens au lendemain du printemps arabe interviennent au moment où l’Union du Maghreb arabe (UMA), en panne depuis des années en raison notamment de différends entre ses membres, et qui après plusieurs années qui ont suivi son dernier sommet régional date de 1994, tente de prendre un nouvel essor dans le cadre de la nouvelle donne dans cette région. Fondée en février 1989, l’UMA regroupe cinq pays: Maroc, Tunisie, Algérie, Libye, et Mauritanie. Sur le volet économique, les exportations algériennes vers la Tunisie se sont chiffrées en 2011 à 530 millions de dollars, alors que les importations en provenance de ce pays ont atteint les 428 millions de dollars. A noter que l’Algérie couvre à 100% les besoins en énergie de la Tunisie. Côté investissement, des sociétés et entreprises algériennes activent en Tunisie notamment dans les domaines des transports, l’industrie, les travaux publics, les infrastructures de base et les produits pharmaceutiques. Quant à la Tunisie, elle compte quelque 47 projets en Algérie.
Les Débats, 13/2/2012
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