«Nous avons ouvert nos bras à tous les Libyens, qu’ils aient soutenu la révolution ou pas. Mais cette tolérance ne signifie pas que nous soyons incapables d’assurer la stabilité de notre pays. Nous serons fermes envers ceux qui menacent notre stabilité. Les « thowars » sont prêts à répondre à toute attaque visant à déstabiliser » prévient Moustapha Abdeljalil, le chef du Conseil national de transition (CNT) libyen. Un an après les manifestations de Benghazi qui ont conduit à une « insurrection » armée et à la chute du régime de Kadhafi, les espoirs d’une nouvelle Libyen, seraient-ils en danger? Assurément oui, tant les lendemains sont incertains, les zones à pacifier nombreuses. Chez notre voisin du Sud –est, aucune milice ou tribu ne veut être contrôlée.
Ces « événements » qui pourraient faire basculer le pays, dans un « puits sans fond » seraient encouragés selon les spécialistes de la Libye par trois éléments. Un, le maintien de la structure tribale, où chaque clan défend ses propres intérêts. Deux, la manne pétrolière que le CNT n’arrive pas à redistribuer comme Kadhafi. Autrement dit, les tribus qui ont récupéré des armes, recouvrent les « subsides » qu’elles obtenaient avant par la violence et le racket. Trois, la perception du CNT par les Libyens comme une « chose » des Occidentaux. Même si Abdeljalil, pour effacer cette étiquette, n’a pas cessé de multiplier des déclarations sur le rétablissement de la charia et des gestes pour plaire. Comme l’octroi, pour cet anniversaire, de 2.000 dinars libyens (soit 1.760 dollars) à chaque couple marié et 200 dinars pour chaque enfant. Un an après Benghazi, la Libye est toujours dans une zone de fortes turbulences. Les élections promises pour juin mettront-elles le pays sur les rails ?
DJAMEL BOUKRINE 17/2/2012
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