CANDIDATURE
par Fouzia Mahmoudi
Ceux qui prédisaient que le président français ne se présenterait pas à sa propre succession en avril prochain sont aujourd’hui bien mouchés après l’intervention télévisée de Nicolas Sarkozy mercredi soir dernier au cours de laquelle il a officiellement annoncé son entrée dans la course à la présidentielle. Néanmoins, il faut admettre que ceux qui pensaient que Sarkozy se dédirait étaient plutôt rares et assez marginalisés.
Depuis longtemps, trop d’indices semés par le Chef de l’État laissaient clairement entrevoir son ambition. En particulier la phrase : «Je ne me déroberai pas au rendez-vous que j’ai avec les Français» qu’il avait prononcé il y a quelques mois déjà avait ôté les derniers doutes qui restaient chez la majorité des sceptiques. Car malgré un bilan de son premier mandat pour le moins catastrophique et parsemé de scandales et malgré les dizaines de sondages qui le donnent perdant, Nicolas Sarkozy semble vouloir croire en sa capacité à remonter le cap. Par ailleurs, cette fois-ci l’atmosphère est très différente de l’atmosphère qui régnait à quelques mois de la précédente présidentielle de 2007.
À cette époque-là, Sarkozy bénéficiait de sondages très positifs qui ne laissaient presque aucun doute sur sa victoire. D’ailleurs, au soir du premier tour, puis quelques semaines plus tard à l’occasion du second, personne n’avait été surpris par sa victoire. Elle semblait au contraire inévitable et beaucoup pensaient alors qu’il serait aisé cinq ans plus tard pour Sarkozy de se faire réélire. Mais cela était sans compter sur les multiples échecs de la politique Sarkozyste et l’amoncellement impressionnant de scandales qui ont émaillé les cinq années de sa présidence. Mais malgré tout, le camp Sarkozy semble vouloir y croire, même si le soutien n’est pas aussi important qu’il le devrait, mais néanmoins suffisant pour donner foi à une cohésion globale du groupe UMP. Un groupe au pouvoir depuis dix ans et qui d’après toutes les études d’opinion aura à passer la main en mai prochain. Reste aux cadres de l’UMP à faire de leur mieux durant la campagne présidentielle de leur leader puis à se préparer à prendre le flambeau en cas de défaite. En effet, il faudra à la droite une nouvelle grande figure sur laquelle se reposer dans les prochaines années et entre Copé, Baroin, Bertrand ou encore Fillion, qui a vu au fil du temps grandir son ambition, il y a l’embarras du choix. Reste à savoir si Sarkozy saura remonter le cap ou si pour lui, comme l’estime la plupart des observateurs, il est déjà trop tard.
Le jour d’Algérie, 18/2/2012
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