Par Hasna Yacoub
La 47e réunion du Comité de suivi de l’Union du Maghreb arabe (UMA) a entamé, hier, ses travaux à Rabat, avec la participation d’une délégation algérienne, conduite par M. Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines. Lors de cette réunion, M. Messahel a exposé l’approche algérienne visant à redynamiser l’action maghrébine commune. Dans son intervention, il a indiqué que l’Algérie donnait «la priorité à trois grands volets, à savoir le politique, l’économique et le sécuritaire». Pour le ministre, la réunion du comité va permettre de poursuivre la concertation sur les questions qui concernent la construction maghrébine et cela grâce à «l’échange de points de vue pour relancer le processus de l’édification maghrébine sur la base d’une approche nouvelle graduelle et pragmatique».
S’agissant du volet économique, M. Messahel a rappelé que l’Algérie avait proposé une feuille de route, lors du Conseil des ministres des Affaires étrangères, qui s’était tenu en 2002 à Alger. Il est nécessaire, a-t-il dit, cité par l’APS, d’«accélérer le processus de mise en place de la communauté économique maghrébine de manière à construire un espace basé sur des projets structurels communs au niveau maghrébin». Abordant le volet sécuritaire, M. Messahel a affirmé que l’Algérie accordait une grande importance à cet aspect qui nécessite des «positions unifiées et une stratégie commune». En fait, l’Algérie propose, pour cette réunion, de parler de la sécurité et d’une approche graduelle pour la construction de l’UMA, alors que le Maroc, lui, considère la relance de l’UMA comme acquise. D’ailleurs, M. Saâd Dine El Othmani, le ministre marocain des Affaires étrangères, a affirmé, selon la MAP, que la rencontre d’aujourd’hui sera l’occasion de préparer le prochain sommet maghrébin, qui aura lieu dans les prochains mois en Tunisie. Il a affiché sa conviction que le Maghreb ira vers une véritable union. «Je suis convaincu que l’intégration maghrébine se fera. Il ne faut pas que nous tardions au risque de rater un rendez-vous de l’histoire», a-t-il déclaré.
De son côté, M. Youssef Amrani, ministre délégué des Affaires étrangères, a déclaré que pour faire face à la menace sécuritaire, «l’ouverture des frontières est nécessaire». Le problème du Sahara occidental, qui empoisonne les relations algéro-marocaines, a également été évoqué par M. Amrani, qui a dit : «Nous n’avons pas le choix. Je pense qu’il nous appartient de travailler sur les deux dynamiques. D’abord sur le projet maghrébin, parce que nous avons créé des attentes populaires auxquelles il faudra répondre. Ce qui n’empêche pas aussi d’avancer dans la résolution du conflit du Sahara, dans le cadre des Nations unies, selon les paramètres arrêtés, via les négociations, pour aboutir à une solution agréée par les parties, sur la base de l’initiative d’autonomie».
L’approche chérifienne est la même que celle exposée par le président tunisien. En fait, le royaume chérifien et la Tunisie, de Moncef Merzouki, ont un besoin crucial de l’ouverture de l’espace économique maghrébin et demandent à l’Algérie de ne pas faire du problème du Sahara occidental un préalable. A préciser, enfin, qu’aujourd’hui se réuniront les chefs de la diplomatie de l’UMA. Cette rencontre, à laquelle prendra part M. Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, examinera notamment «les questions relatives à l’intégration économique maghrébine, la poursuite de la réforme de l’union, la validation de l’étude relative à la création de la communauté économique maghrébine, l’évaluation de l’état d’avancement du processus maghrébin et les échéances de la prochaine étape», selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
La Tribune d’Algérie, 18/2/2012
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