Depuis cinq ans, les peuples de la région attendent les résultats de cette formule, « magique » pour le Maroc puisqu’elle constitue son premier atout pour maintenir un statu quo indéfini dans le temps.
S’il y a réellement une solution juste et mutuellement acceptable, pourquoi le Conseil de Sécurité se réserve d’en parler ou d’en suggérer aux parties concernées. La réalité, c’est que cette solution n’existe pas tant que le Maroc nie le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, seule solution conforme à la légalité internationale.
Cette combinaison de « mutuellement acceptable » et « autodétermination » n’est qu’ un subterfuge sémantique utilisée par l’Hexagone et l’administraton Bush pour se débarrasser d’une responsabilité qui leur incombe et qui, par intérêt ou par lâcheté ou autre, n’osent pas affronter.
Le Maroc est un pays de plus de trente millions de personnes qui a une puissante armée et jouit du soutien de deux superpuissances. En face de lui, un peuple divisé. Une moitié vivant dans les camps de réfugiés et totalement dépendante de l’aide internationale et une autre moitié vit dans le territoire occupé par le Maroc et entièrement contrôlée par l’armée et la police. Il est scandaleux de prétendre que le conflit du Sahara Occidental, depuis des positions aussi inégales, puisse atteindre une solution juste et mutuellement acceptable, à moins que le Conseil de Sécurité n’applique le Chapitre VII de la Charte de l’ONU.
M. Ross n’ignore pas la signification des sigles MINURSO, Mission des Nations Unies pour le Référendum au Sahara Occidental. Et référendum veut dire libre choix de son destin et la libre détermination d‘un peuple n’est pas la volonté de ses dirigents ni celle d’une fraction mais celle de tous ses membres et cette volonté n’est peut être exprimé qu’à travers un référendum qui leur permet de participer à tous sans exception. Il n’y pas d’alternative à cette option. Et cette option a été défendue dans toutes les résolutions des Nations Unies depuis 1965, au niveau de l’Assemblée Générale ainsi qu’au Conseil de Sécurité.
Mais, étant donné que les pays qui soutiennent, contre toute raison, les thèses marocaines avaient conclu que le Maroc serait perdant dans toute consulation populaire, et cela ne sert pas leurs intérêts, ils se sont efforcés de trouver une formule susceptible d’épargner ce danger. Et c’est ainsi qu’ils ont conçu une solution avec une astuce : que le référendum n’était pas nécessairement le seul moyen de faire une consultation populaire. Selon les concepteurs de cet artifice, le référendum pourrait être remplacé par un arrangement qui conviendrait aux deux parties. L’un des outils pour la réalisation de cet arrangement serait les interminables négociations et pressions tout en caressant le faux espoir de voir les sahraouis rendre les armes ou de voir un nouveau Boudiaf ressusciter en Algérie pour livrer le territoire au Maroc et ainsi devenir la première puissance économique et militaire de la région et de ce fait empêcher un foyer hispanophone et assurer l’hégémonie française sur l’Afrique du Nord.
Par conséquent, les négociations doivent être le moyen d’aboutir à une consultation populaire. Il n’y a pas d’autre alternative. Toute autre approche ne vise qu’à pérenniser le conflit.
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