La Commission européenne semble avoir bien résisté aux pressions de la France et de l´Espagne visant à exclure toute référence au Sahara occidental dans les négociations en vue d´un nouvel accord de pêche entre Bruxelles et Rabat.
Les pressions de Paris, alliée inconditionnelle de Rabat dans le conflit sahraoui, et celles de Madrid, pour des raisons exclusivement économiques et commerciales, font suite au veto imposé le 14 décembre dernier par le Parlement de Strasbourg à la reconduction à la fin de ce mois de l´Accord de pêche euro-marocain conclu en février 2007, et prorogé d´une année en 2011.
Les eurodéputés avaient alors estimé que les droits du peuple sahraoui n´avaient pas été respectés par le Maroc dans cette transaction commerciale.
En représailles à ce veto, le gouvernement marocain avait ordonné aux chalutiers européens, espagnols dans leur quasi-totalité, de quitter les eaux territoriales marocaines et sahraouies.
Le gouvernement espagnol interpellé
C´est sur la complicité de l´Espagne dans le pillage des ressources maritimes de son ancienne colonie que le ministre espagnol de l´Agriculture, Miguel Arías Cañate, a été interpellé au Sénat, mardi soir. Au sénateur du Parti nationaliste basque (PNV), M. Iñaki Anasasgasti, qui l´interpellait à ce sujet, le représentant du gouvernement a assuré que désormais «l´Union européenne tiendra compte des intérêts sahraouis» dans ses négociations avec Rabat d´un nouvel accord de pêche.
Un langage nouveau de la Commission européenne qui a instruit, en effet, les experts des «27» qui débattent de ce projet depuis le mois dernier, d´aller un accord qui n´évacue pas, comme le voulaient Madrid et Paris, «les intérêts sociaux et économiques du peuple sahraoui dans le respect de la doctrine de l´ONU et au droit international».
Produits palestiniens et sahraouis
Dans son intervention, le sénateur basque a invité l´Union européenne à interdire l´importation des produits agricoles et de pêche du Sahara occidental, comme elle le fait dans son accord commercial avec Israël qui exclut les produits originaires de Ghaza et de Cisjordanie, exportés sous étiquette israélienne.
«Pourquoi donc cette différence de traitement, alors que les Sahraouis sont réprimés depuis plus de 35 ans de despotisme marocain ?» s´est interrogé le sénateur basque qui parlait au nom d´une majorité des parlementaires espagnols favorable à la cause sahraouie.
Ce fut le cas, hier, au Parlement de Navarre où une motion adoptée à l´unanimité invite l´Union européenne à «observer une attitude pleinement cohérente dans ses négociations avec le Maroc au tour d´un nouvel accord de pêche, insistant sur le «fond de la question» du Sahara occidental qui est le libre exercice du droit à l´autodétermination du peuple sahraoui à travers la tenue d´un référendum libre organisé sous l´égide des Nations unies.
De Bruxelles, Hania A.
Le Temps d’Algérie, 22/2/2012
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