Dans l’hypotyèse où la secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton fera le déplacement d’Alger ce samedi, car jusqu’à hier «la venue de Mme Clinton n’a été ni confirmée ni infirmée par le département d’Etat», nous a confié une source à l’ambassade des Etats-Unis à Alger, elle aura du pain sur la planche.
Du reste une foultitude de dossiers continue de captiver l’attention des Américains. Cela va de l’épineux problème du Sahara occidental aux législatives algériennes du 10 mai prochain en passant par la crise syrienne, la situation au Sahel et notamment la révolte touarègue. Viendra-t-elle ou non ? Des informations contradictoires ont circulé à propos de cette visite. Nous avons essayé en vain de joindre hier le ministère algérien des Affaires étrangères. N’empêche, la secrétaire d’Etat américaine est attendue pour le vendredi 24 février à Tunis où elle devra assister à un congrès international sur la Syrie devant réunir les pays arabes et d’autres acteurs de la scène internationale. En réalité, Mme Clinton fera une tournée maghrébine qui devra également la mener à Rabat. Il n’y a donc pas de raison, sauf imprévu de dernière minute, pour qu’Hillary Clinton ne fasse pas escale à Alger. Connaissant le bon préjugé dont bénéficie l’Algérie quant au rôle qu’elle joue dans le Sahel et à ses réformes politiques, le chemin d’Alger demeure pour les Américains un détour incontournable.
La visite d’Hillary Clinton a été annoncée par Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères lors de la visite qu’il a effectuée à Washington en janvier dernier. «L’intention d’effectuer une visite en Algérie a été exprimée depuis quelques mois par Mme Clinton, répondant à une invitation adressée par l’Algérie, et nous nous réjouissons de la recevoir », avait alors indiqué le chef de la diplomatie algérienne. Certainement, la secrétaire d’État américaine voudra à travers ce geste encourager Alger à davantage d’ouverture démocratique dans un contexte marqué par les révolutions arabes. Hillary Clinton a qualifié les réformes de Bouteflika de «réformes significatives».
Une fois n’est pas coutume, les autorités algériennes semblent cette fois-ci plus soucieuses de faire superviser les futures élections par un panel d’observateurs dépêchés par l’Union européenne et des organisations non gouvernementales. Une délégation de l’UE a déjà séjourné en Algérie dans le cadre d’une mission exploratoire. Il faut reconnaître que la recherche de la crédibilité internationale n’a jamais été aussi perceptible qu’aujourd’hui. Ayant pris acte du printemps arabe, les Etats-Unis voient la carte géostratégique du monde se redessiner sous l’impulsion de mouvements sociaux, dynamiques et parfois violents. Dans ce monde qui bouge, l’Amérique se trouve obligée de composer avec les nouvelles élites que ces mouvements ont portées aux nues. Elle fait du concept «d’islamistes modérés», puisque il s’agit de la composante de ces nouvelles élites, l’axe de sa nouvelle philosophie. Les alternatives aux pouvoirs en place sont désormais possibles pour peu qu’on fasse correctement jouer la machine électorale, tel semble être le nouveau credo des Américains. Notons que la personnalité officielle américaine du rang de Mme Clinton qui a eu à se rendre en visite officielle en Algérie, est Condoleeza Rice. Sa visite remonte à septembre 2008.
Par : LARBI GRAÏNE
Le Midi Libre, 22/2/2012
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