La Secrétaire d’Etat américain, Hillary Clinton sera à Alger samedi prochain, au titre d’une tournée maghrébine qui la mènera également au Maroc et en Tunisie. L’escale d’Alger de l’émissaire de la » Maison Blanche » est importante a plus d’un titre. Elle survient en ce moment crucial où notre pays s’apprête à connaître des élections législatives historiques et exceptionnelles, à la lumière des bouleversements régionaux induits par les révolutions arabes qui soufflent déjà leurs premières bougies. Hillary Clinton qui se déplacera aussi à Rabat et à Tunis va s’enquérir de près des dispositions prises par Alger pour la relance de l’Union du Maghreb arabe (UMA) dont les prémices ont été jetés à l’occasion de la session des ministres des Affaires étrangères des pays concernés tenue récemment au Maroc.
Il s’agit notamment pour la Secrétaire d’Etat US de jauger les intentions de l’Algérie et du Maroc à surpasser leurs différends par rapport à des questions aussi cruciales que le conflit au Sahara occidental et la réouverture des frontières terrestres entre les deux pays fermées depuis 1994. Les Etats-Unis, attentifs aux développements de la situation dans les pays arabes attendent d’un pied ferme toutes les initiatives nées des dernières révolutions, dont l’Algérie a fait l’exception comme sa longue expérience en matière de démocratisation des ses institutions. N’empêche que les prochaines élections législatives du 10 mai constituent un tournant décisif, en ce sens qu’elles vont couronner la mise en application des réformes politiques énoncées par le chef de l’Etat qu’il a lui-même promulguées récemment. Il s’agit pour l’émissaire américaine de s’enquérir des garanties fournies par les pouvoirs publics quant au bon déroulement des prochaines échéances qui se veulent plurielles, honnêtes et transparentes.
L’autre enjeu crucial qui entoure la virée maghrébine d’Hillary Clinton ; la situation chaotique qui prévaut en Syrie. D’ailleurs, elle va prendre part à la réunion des » Amis du peuple syrien » qui se tiendra à Tunis, un autre pas vers la consolidation des efforts de la Ligue arabe pour parvenir à une solution dans ce pays. A ce titre, la Secrétaire d’Etat américain va écouter attentivement les explications des autorités d’Alger concernant sa position vis-à-vis du conflit. Pour rappel, l’Algérie s’est opposée à toute intervention étrangère ou onusienne dans le conflit en Syrie où elle soutient une solution négociée entre les deux parties belligérantes, à savoir le gouvernement d’Al Assad et l’opposition unifiée. Il s’agit par ailleurs de s’enquérir des développements qui s’opèrent dans la sous-région du Sahel où l’Algérie chapeaute la lutte antiterroriste dans le cadre des » Pays du Champ » fortement appuyée par les Etats-Unis.
Sur le plan bilatéral, la lutte contre le terrorisme constitue un des pivots du partenariat entre l’Algérie et les Etats-Unis qui, à maintes reprises, ont attesté de leur gratitude vis-à-vis des efforts incommensurables engagés par l’Algérie perçue par la partie américaine comme un partenaire incontournable dans la lutte contre ce fléau notamment dans la région du Sahel. Sa contribution dans la lutte mondiale contre ce phénomène a été, d’ailleurs, consacrée à travers sa participation active dans le lancement, en septembre à New York, du Forum mondial de lutte contre le terrorisme (GCTF) initié par les Etats-Unis et dont l’Algérie est l’un des membres fondateurs.
Par M. Ait Chabane
Les Débats, 24/2/2012
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