Composée d’élus locaux, d’avocats, de syndicalistes, de la société civile, de parlementaires, de représentants des associations de soutien au peuple sahraoui, la délégation s’est déplacée aux camps des réfugiés pour célébrer avec les Sahraouis le 36e anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique (RASD).
A Mehbès, elle a formé une chaîne humaine, brandissant des drapeaux de la RASD pour dénoncer haut et fort le mur de sable érigé par le royaume du Maroc dans les années 80, d’une longueur de 2.720 km.
Les manifestants qui sont arrivés à Smara (camps des réfugiés) samedi, et dont plusieurs visitent la région pour la première fois, ont assisté à un exposé d’un responsable sahraoui qui a rappelé que le mur a été bâti avec la complicité et l’aide de puissances étrangères pour stopper l’avancement des combattants sahraouis qui avaient libéré, en ce temps-là, 90% du territoire du Sahara occidental de l’occupation marocaine. « Il y a 160.000 soldats marocains qui sont postés le long du mur qui divise notre pays en deux. Le dispositif comporte aussi des millions de mines anti-personnel et des radars », a-t-il ajouté.
De son côté, le conseiller du président sahraoui, Radhi Bachir, a appelé les citoyens français présents à cet évènement de faire entendre la voix du peuple sahraoui en France, tout en leur expliquant que « les prochaines négociations sont sans aucun espoir, du moment que le Maroc campe toujours sur sa position et refuse aux Sahraouis leur droit à l’autodétermination ». M. Bachir a déploré la position de la France qui joue « un rôle capitale dans le blocage de la situation en faveur du Maroc ». « Nous espérons que le prochain président de la République française prendra ses responsabilités face à la cause sahraouie », a-t-il dit.
Se tenant à plusieurs centaines de mètres, à cause des mines anti-personnelles enfuies dans le sable pour empêcher quiconque de s’approcher du mur, les membres de la délégation ne cessaient de scander « liberté pour le Sahara occidental », « Pour la démolition du mur de la honte ».
Les manifestants français qui visitent pour la première fois le mur se sont dits choqués par cet ouvrage dont ils n’avaient pas connaissance. Ils ont, à cet effet, critiqué la position de leur pays ainsi que ses médias qui, ont-ils dit, refusent d’évoquer ce dossier et, par conséquent, encouragent l’étouffement des revendications légitimes du peuple sahraoui. « C’est une honte que la France, pays de liberté et de justice, ferment ses yeux et encouragent cet ouvrage abominable. Nous devons réagir », ont-ils affirmé.
Les sympathisants de la cause sahraouie ont appelé les grandes puissances, notamment la France, à exiger du Maroc qu’il se retire des territoires sahraouis qu’il occupe de force et d’accepter les résolutions des Nations unies stipulant le droit à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental.
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