Le Premier ministre de la République sahraouie, Abdelkader Taleb Omar, a sévèrement critiqué hier la position française dans le conflit du Sahara occidental, lui imputant l’échec de l’ONU à imposer une solution pacifique.
S’exprimant devant un parterre d’élus français venus, soutenir la cause sahraouie dont c’est le 36e anniversaire avec la proclamation de la RASD en 1976, Taleb Omar a sans ambage désigné la France comme le seul obstacle exerçant son influence à l’ONU pour dévier le processus de paix. «Nous pouvons dire que l’ONU a lamentablement échoué dans le réglement conflit et la protection des droits de l’homme au Sahara occidental. La raison reste l’entêtement du Maroc, qui au fond n’a réussi à faire dans l’obstruction des voies onusiennes que grâce au soutien inconditionnel, a-t-il dit hier au camp des réfugiés du 27-Février, où la délégation française a été reçue.
Le Premier ministre sahraoui s’est interrogé sur la nature contradictoire de la politique française qui, selon lui, n’arrête pas de chanter les valeurs humaines et la protection des populations dans des pays comme la Libye, la Syrie ou la Tunisie, et qui dans le même temps tourne le dos aux aspirations pacifiques du peuple sahraoui à vivre librement sur son territoire».Il a, dans ce sens, fait appel aux nombreux élus et acteurs de la société française présent, aux festivités de sensibiliser l’opinion française sur le conflit du Sahara occidental et d’influer sur la position officielle de la France. Le Premier ministre sahraoui a, par ailleurs, réaffirmé l’attachement du Front Polisario à une solution politique du conflit à travers les négociations en cours sous l’égide.
Des centaines de Français entre élus et représentants de la société civile ont manifesté hier juste devant la «mur de la honte», érigé par le Maroc depuis les années 1980 et séparant le territoire du Sahara occidental en deux parties. Ils ont crié leur indignation aux militaires marocains, qui étaient visibles de loin. Cette manifestation appelée traditionnellement «La chaîne des mille» a mobilisé plusieurs autres humanitaires d’Europe.
De notre envoyé spécial au Sahara occidental, Yassine Mohellebi
Le Jeune Indépendant, 26/2/2012
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