Deux évènements simultanés ont mis en évidence la politique de deux poids deux mesures des États-Unis pour le monde arabe: bâton pour les gouvernements laïques (comme la Syrie) … et carotte pour les théocraties (comme le Maroc). Un deux poids deux mesures que les médias tentent de déguiser ou cacher en Occidental et, en particulier, aux Etats-Unis.
Quels sont ces faits?
D’un côté, la visite d’Hillary Clinton, samedi et dimanche au Maroc …
D’un autre côté, le référendum constitutionnel organisé en Syrie dimanche.
I. Les USA attaque la réforme entamée par le gouvernement laïque syrien
Le dimanche 26 Février 26 un référendum sur la nouvelle Constitution a été organisé en Syrie.
La constitution a été votée dans un référendum dans lequel, selon les données officielles:
– Il y a eu une participation de 57’4% du recensement
– Dont 89’4% a exprimé son «oui»
Des données que des
observateurs qui ne sympathisent pas avec le président syrien ont qualifié de « crédibles ». Ces résultats qui coïncident fondamentalement avec ce que l’on constate sur le terrain où il ya une opposition islamiste radicale qui n’a pas le soutien majoritaire de la population (rappelons-nous deux faits: d’abord, la révolte est focalisée dans plusieurs endroits, mais n’a pas lieu d’une façon généralisée ; d’un autre côté, à Alep et à Damas, où la moitié de la population, l’écho de la révolte est faible).
Et quelle était la réaction du Département d’Etat américain et de Hillary Clinton en particulier?
Contrairement à la Russie, qui a salué cette réforme, la diplomatie USA l’a disqualifié et l’a décrite comme « ridicule »:
Le référendum qu’ils ont organisé est ridicule dans le sens qu’il requiert que l’État approuve l’un de ces groupes d’opposition patriotiques.
Bien sûr, ça va de soit, El Pais a également rejoint les disqualifications.
II. … Et vante les pseudo-réformes de la théocratie marocaine
Presqu’à la même date, Hillary Clinton est arrivée, encore une fois, au Maroc, un pays qu’elle a visité à plusieurs reprises et qu’elle « aime ». Là-bas, Clinton, le 26 février a dit ceci:
And what’s so exciting about being here in Morocco is that Morocco stands as an example, as a model of what can be achieved. Moroccans are strengthening their own democracy. Young people are having a say in their own future. His Majesty King Mohammed VI has begun the process of reform. We see women’s rights protected and expanded, a more transparent and accountable government, establishing the Arab world’s very first truth commission on human rights.
Rien de nouveau.
Le 1er Juillet 2011, le Maroc avait organisé un référendum sur sa « Constitution ».
Quels sont les chiffres officiels?
– Qu’il y a eu une participation de 73’5%
– Que de ces éventuels participants un 97’62% a voté « oui ».
Quelle était la réaction de Mme Clinton le lendemain?
Celle-ci:
The United States welcomes Morocco’s July 1 constitutional referendum. We support the Moroccan people and leaders in their efforts to strengthen the rule of law, raise human rights standards, promote good governance, and work toward long-term democratic reform that incorporates checks and balances. We look forward to the full implementation of the new constitution as a step toward the fulfillment of the aspirations and rights of all Moroccans.
III. Comment explique-t-on cela?
Pour Mme Clinton, un référendum au Maroc sur un texte qui consacre (le mot trouve sa place) la théocratie organisé avec une éventuelle participaton de 73’5% de la population et un 97’62% de « oui », et les prisons avec des centaines de prisonniers politiques, trouve semble comme un «modèle».
Mais pour cette même dame, un référendum en Syrie sur un texte qui ne consacre pas une théocratie, avec un taux de partcipation un de 57’4% du recensement et un 89’4% de « oui », cela est « ridicule ».
Quelle est l’explication de ce double standard?
J’ignore la raison, mais l’on peut la deviner.
Ce qui est clair, en tout cas, c’est qu’il ya un deux poids deux mesures. Comme il est évident que est tombé dans le ridicule et le discrédit avec ces déclarations.
Dieu merci, elle n’est pas arrivée à la présidence des USA.
Professeur Carlos Ruiz Miguel
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