Chers compatriotes marocains,
Bonjour. Je suis une tomate du domaine royal, je me permets d’intervenir ici pour dénoncer les conditions d’esclavage que subissent les ouvriers agricoles qui travaillent dans le domaine : sans protection sociale, sans couverture médicale, sans contrat, sans cotisations retraite. Le tout avec des salaires de misère dignes des temps des colonies.
Ce n’est pas tout, après plusieurs années de bons et loyaux services, ces derniers sont licenciés comme des malpropres, chassés du domaine manu militari et remplacés par d’autres ouvriers, plus jeunes, plus vigoureux et, comme ils disent, plus rentables !
Ma situation sur les étales des supermarchés de France et de Suisse est aussi très humiliante. On me fait traverser plusieurs milliers de Km pour me vendre ensuite au consommateur européen à vil prix, ce qui suscite le mépris et la jalousie de mes consœurs européennes, qui me traitent désormais de «minable tomate chérifienne».
Je voudrais aussi dénoncer le commerce triangulaire qui nous a réduits, nous les fières tomates marocaines, au statut d’esclaves en Europe : nos maîtres nous vendent à des « négociants blancs » sans scrupules, des esclavagistes français, pour appeler les choses par leurs noms. Ces derniers nous revendent ensuite aux surfaces commerciales de toute l’Europe.
Signé : Une tomate charnue du Maroc
PS: Appel transcrit deJe remercie vivement mon ami Karim R’Bati, qui m’a sauvé la vie et qui a bien voulu m’écouter et traduire mon appel de détresse de tomate indignée. Cet appel, je le lance à toutes les bonnes volontés, à toutes les personnes qui ont encore une once de conscience, pour qu’elles interviennent en vue de me rétablir dans ma dignité de tomate marocaine ; une dignité que j’estime inséparable de celle des ouvriers agricoles du « Domaine Agricole Royal » et de celle de tout le peuple marocain. Vive le peuple des tomates, vive le peuple marocain.
la langue des tomates marocaines, une variante du berbère tachel’hhît, par Karim R’Bati …
Chers compatriotes marocains,
Bonjour. Je suis une tomate du domaine royal, je me permets d’intervenir ici pour dénoncer les conditions d’esclavage que subissent les ouvriers agricoles qui travaillent dans le domaine : sans protection sociale, sans couverture médicale, sans contrat, sans cotisations retraite. Le tout avec des salaires de misère dignes des temps des colonies.
Ce n’est pas tout, après plusieurs années de bons et loyaux services, ces derniers sont licenciés comme des malpropres, chassés du domaine manu militari et remplacés par d’autres ouvriers, plus jeunes, plus vigoureux et, comme ils disent, plus rentables !
Ma situation sur les étales des supermarchés de France et de Suisse est aussi très humiliante. On me fait traverser plusieurs milliers de Km pour me vendre ensuite au consommateur européen à vil prix, ce qui suscite le mépris et la jalousie de mes consœurs européennes, qui me traitent désormais de «minable tomate chérifienne».
Je voudrais aussi dénoncer le commerce triangulaire qui nous a réduits, nous les fières tomates marocaines, au statut d’esclaves en Europe : nos maîtres nous vendent à des « négociants blancs » sans scrupules, des esclavagistes français, pour appeler les choses par leurs noms. Ces derniers nous revendent ensuite aux surfaces commerciales de toute l’Europe.
Je remercie vivement mon ami Karim R’Bati, qui m’a sauvé la vie et qui a bien voulu m’écouter et traduire mon appel de détresse de tomate indignée. Cet appel, je le lance à toutes les bonnes volontés, à toutes les personnes qui ont encore une once de conscience, pour qu’elles interviennent en vue de me rétablir dans ma dignité de tomate marocaine ; une dignité que j’estime inséparable de celle des ouvriers agricoles du « Domaine Agricole Royal » et de celle de tout le peuple marocain. Vive le peuple des tomates, vive le peuple marocain.
Signé : Une tomate charnue du Maroc
PS: Appel transcrit de la langue des tomates marocaines, une variante du berbère tachel’hhît, par Karim R’Bati ..
VoxMaroc, 1/3/2012
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