Benkirane à 1 mètre de Mohamed Abdelaziz |
Depuis la mort du roi Hassan II, la voie diplomatique a été quasiment laissée de côté par ses successeurs au Maroc. A sa place, la méthode carrément voyou. Cette méthode vient d’être dénoncée par le SG de l’ONU, Ban ki-moon, dans son rapport qui sera débattu mardi prochain au Conseil de Sécurité. On y trouve les écoutes téléphonique et l’espionnage auquel la MINURSO est soumise, la filature de ses membres dans tous leurs déplacements pour éviter tout contact avec la population sahraouie, etc. Même des plaques d’immatriculation marocaines ont été imposées. Bref, le Maroc est devenue presque le commandant en chef de la mission onusienne au Sahara Occidental.
En Allemagne, un ressortissant marocain se trouve en prison à cause de ses activité d’espionnage sur le représentant et la diaspora sahraouis en Allemagne. Pour des agissements contraire à la loi, deux fonctionaires de la DGSE marocaine ont été expulsés de la Belgique. Un policier hollandais d’origine marocaine a été incarcéré à cause de ses activités télé-dirigés par les services secrets marocains. Etc.
L’agression physique fait aussi partie des ingrédients de la « nouvelle diplomatie » marocaine. Des observateurs internationaux ont été tabassés par la police marocaine à El Aaiun. L’Eurodéputé espagnol, Willy Meyer, battu à Dakar dans le Forum Mondial de la Jeunesse.
Le président Abdelaziz Bouteflika s’était rendu, le 17 juin 2009, à Tripoli pour des consultations avec le défunt Moammar Kadhafi. Les deux présidents se sont ensuite rendus au Caire pour un sommet surprise à trois avec le président Hosni Moubarak. La rencontre entre Bouteflika, Moubarak et Kadhafi a duré plusieurs heures.
Selon des informations publiées par le site TSA-Algérie, « Moubarak avait invité ses deux homologues pour leur transmettre un message du président américain Barack Obama. Ce dernier était au Caire, le 4 juin, d’où il avait prononcé un discours important en direction du monde musulman. Le message du président américain concernerait la coopération en matière de lutte contre le terrorisme et le processus de paix au Proche-Orient. Au Caire, le président Bouteflika devait également aborder la question du Sahara occidental, considérée comme le véritable obstacle à une coopération régionale efficace entre les pays arabes ». La même source ajoute que le dossier du Sahara Occidental, « constitue également l’une des priorités de la diplomatie américaine dans la région ».
Au Maroc, le Makhzen panique et concocte un scénario pour rappeler à Kadhafi que la question du Sahara Occidental est sacrée et les relations bilatérales en sont pendues. Trois mois plus tard, Tripoli célèbre le 40ème anniversaire de la Révolution du 1er Septembre en grandes pompes. Le Maroc décide d’y participer avec des unités militaires dans la grande parade. La présence du président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, dans la tribune officielle, est déclarée par le gouvernement marocain comme un motif et décide de retirer sa délégation et son contingent militaire. Selon la MAP, les responsables libyens ont regretté l’incident « dû à une faute du service protocolaire ». Pourtant, le lendemain, Kadhafi honorait le président sahraoui avec la plus haute décoration et au lieu de présenter ses excuses, Gadhafi persiste et signe, en affirmant dans son discours que « la seule solution possible à la question du Sahara Occidental consiste en un référendum sous les auspices de l’ONU pour permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination « .
Aujourd’hui, les faits se répètent. Cette fois-ci à Alger, lors d’un évènement d’envergure, le décès du premier président de l’Algérie indépendante, Ahmed Ben Bella.
La même combine. Les mêmes arguments. « Le Maroc a protesté contre la présence protocolaire d’une délégation du Front Polisario conduite par le président Mohamed Abdelaziz aux obsèques d’Ahmed Ben Bella », lit-on dans les quotidiens algériens. Le Makhzen a réussi à faire parler d’incident diplomatique par une initiative visant à rappeler à l’Algérie que le Maroc conditionne toute relation avec l’Algérie à sa position concernant le conflit du Sahara Occidental. C’est la réaction au refus algérien d’ouvrir les frontières et la constance d’Alger dans la défense des droits légitimes du peuple sahraoui.
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