Le 57e anniversaire de la conférence de Bandung a été célébré par le Centre de recherche stratégique et sécuritaire (CRSS), sous la direction du professeur M’hand Berkouk, par la tenue d’une conférence, suivie d’un débat, sur «le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination» animée par le Dr Saïd Ayachi.
Le conférencier a, dans son exposé, abordé le sujet en relatant et en se référant aux faits et aux données de l’histoire pour illustrer ce qui a été fondamental dans l’adoption par l’ONU de la résolution 1514, un texte au contenu juridique et politique inscrivant sans ambiguïté le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Le peuple du Sahara Occidental, rappelle l’intervenant, a «marqué son processus historique contre toute occupation» dans un passé lointain et récent. A ce propos, il évoquera bon nombre d’évènements historiques qui ont marqué les grand rendez-vous du peuple sahraoui, façonnant le cours de son mouvement national de libération, qu’il s’agisse de faire échec dans un passé lointain aux tentatives de la France ou bien après à celles de l’Espagne, citant les évènements de 1970 de Zemla et le déclenchement de la lutte armée du peuple sahraoui en 1973 contre l’occupation espagnole. Il est à noter que des historiens, des experts, des professeurs, des chercheurs et des professionnels des médias ont pris part à cette conférence-débat, en présence du ministre des Affaires étrangères de la République arabe sahraouie (RASD) et de son représentant diplomatique à Alger. Le processus de décolonisation du Sahara Occidental inscrit à l’ONU depuis 1965 n’a pas été assumé et assuré par l’ex-puissance coloniale, l’Espagne, «dont la responsabilité historique et politique est à nos jours de mise», ont souligné les participants». Un non-respect du droit international vis-à-vis du peuple sahraoui, de la communauté internationale, et de la Charte et des textes de l’ONU. Une dérobade de l’Espagne qui a abouti aux accords de Madrid, ouvrant la voie à l’invasion par le Maroc du Sahara Occidental avec la complicité de certaines puissances, dont la France. Le chef de la diplomatie sahraouie, M. Ould Essalek, a rappelé que «la lutte armée du peuple sahraoui contre l’occupation espagnole s’est poursuivie contre l’occupation marocaine de 1975 jusqu’à 1991», date du cessez-le-feu sous les auspices onusiens pour la tenue du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui. D’autres intervenants ont évoqué les mutations en cours dans les rapports internationaux sur fond de la crise économico-financière et les évènements survenus sur la scène arabe. Et c’est sur ce qui est fondamental dans la charte et les textes de l’ONU que le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination est «incontournable», malgré les manœuvres de l’occupant marocain et de ses alliés, notamment la France, membre permanent au Conseil de sécurité, «visant à retarder l’application du droit international relatif à la décolonisation du Sahara Occidental». La France, dans son soutien à la colonisation marocaine du Sahara Occidental, est «l’illustration de son passé colonial en Afrique et ses intérêts géostratégiques»,a-t-on souligné. Au moment où des opérations militaires sont menées sous couvert «du respect des droits des peuples», la communauté internationale dévoile, une fois encore, «sa politique de deux poids deux mesures». Pour les présents à la conférence organisée au siège du CRSS, «l’histoire rattrape ceux qui vont à contre-sens de son cours» et le droit du peuple sahraoui à son autodétermination «demeure à nos jours incontournable».
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