Par Hamid Ali Bouacida
Le Courrier d’Algérie, 21/05/2012
Ya-t-il une nouvelle approche du sempiternel problème du Sahara occidental avec la nouvelle mandature française ? Il faut juste noter que ce pays colonisé par le Maroc a toujours été naturellement assimilé au royaume du Maroc par les différents présidents français qui se sont succédé à ce jour et Sarkozy fut sans doute le plus acharné à soutenir le jeune souverain avec lequel il entretenait des liens qui outrepassaient le simple protocole. L’ex-Président français possède une somptueuse résidence de 700 m3 à Marrakech, cadeau d’un prince émirati à l’occasion de la naissance de sa fille. La demeure est située dans un quartier strictement réservé au gratin parisien du spectacle et du showbiz ainsi qu’à des personnalités politiques de droite et leurs affiliés dont Bernard Henry Lévy et Dominique Strauss-Kahn. On comprend dès lors que les Sahraouis, considérés comme une peuplade de bédouins, n’ont jamais été la préoccupation du gouvernement français dont la feuille de route était de ménager le roi. Avec l’arrivée de François Hollande, les observateurs ont tous été unanimes à prévoir un changement notable dans les relations francomarocaines, notamment quand on considère la position tranchée du Premier ministre Jean-Marc Ayrault qui déclara que «c’était un problème de colonisation». Sauf que cette profession de foi incombe au maire de Nantes qu’il fut et non au chef de gouvernement qu’il est devenu. L’un n’engage que l’élu peu comptable de la politique étrangère et l’autre est quand même dépositaire d’une «voix autorisée» qui impliquerait toute la France. D’où l’extrême difficulté de faire la moindre prévision sur ce que sera la relation entre les deux pays concernant cet épineux problème du Sahara occidental. C’est qu’entre les belles déclarations empreintes d’humanisme et la raison d’État, le choix est vite fait. Les intérêts économiques français sont trop importants pour être sacrifiés à une cause de décolonisation selon les préceptes dont se targuent les socialistes. À l’évidence, le nouveau président et son équipe n’iront pas jusqu’à se fourvoyer en faisant de Marrakech la ville de leurs résidences secondaires, mais il ne faut pas trop se faire d’illusions sur l’aboutissement d’un problème de colonisation déjà vieux de quatre décennies. À moins que le rapport de force n’évolue avec la position de l’ONU et de l’éviction de son émissaire, Christopher Ross, par le roi. Ce qui n’est pas sûr, connaissant les hésitations du «machin».
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