Après la chute de Sarkozy L’Union africaine se révolte contre Ocampo Jean Ping, «Ce Procureur fait de la politique»

Le Temps-21/5/2012
Après la chute de Sarkozy, les soutiens de Ouattara commencent à s’effriter. L’Ua vient, en tout cas, de rentrer dans la danse avec la sortie de Jean Ping qui qualifie Ocampo de «vedette de la télévision». Il y avait une guerre larvée entre Jean Ping, le Président de la Commission de l’union africaine et l’Argentin Ocampo, le tout puissant Procureur à problèmes de la Cpi. On se rappelle que ce juge onusien l’avait à l’époque, traité de grand «plaisantin». Mais c’était la belle époque sarkosienne qui régentait sur le continent, la politique
africaine au nom du poulain Ouattara. Jean Ping avait alors, avalé la couleuvre presque sans rien dire. Car qui oserait défier l’un des hommes clés du système de Sarkozy. L’union africaine (ua) n’était donc pas d’accord que l’Afrique soit harcelée par la justice internationale. Mais elle n’a rien dit. L’ua n’était pas aussi d’accord que le Président Gbagbo soit déporté à la Cpi. Là aussi, elle n’a pas eu le courage de dire publiquement non à Sarkozy. Elle a laissé faire. A cause de la peur de tout perdre. Dans les bureaux douillets de cette organisation aux murmures. Jean Ping et ses lieutenants se sont faits diplomatiquement corrects. Au nom de la Françafrique qui fait et défait les empêcheurs de piller en rond. Au nom aussi de la Communauté internationale qui s’est donné droit de vie et de mort sur les pouvoirs africains. Même les grands efforts et les grands moyens que le Président Gbagbo a, dans le temps, déployé pour que ce Gabonais soit élu à la tête de cette Institution africaine seront vite de vagues souvenirs. Il n’y a que le présent qui compte. Et ce présent, c’est son poste à la tête de l’ua. C’est vrai qu’il le doit au vote des chefs d’Etat du continent. Mais il craint aussi la colère venant de Paris. Car qui dit Paris dit Bruxelles. Alors qu’il est notoirement su que l’union africaine dépend encore 50 ans après, de l’aide de l’union européenne. une vraie aberration. Mais c’est ça le paradoxe africain. Aujourd’hui que Sarkozy est parti, à l’ua, on se donne des ailes. Surtout que les nouveaux dirigeants français prônent la rupture dans les rapports a Jean Ping, le Président de la Commission de cette union pour attaquer l’un des hommes forts du système Sarkozy, dans la gestion du dossier ivoirien. A l’occasion de l’une de ces nombreuses tournées africaines, l’homme a fait une sortie qui a été reprise le vendredi 18 mai par Vox Arica, une chaîne de télévision qui se veut panafricaine. «Ocampo fait de la politique. Il est devenu une vedette de la télévision», lâche le diplomate africain, Ocampo, qui pour régler des comptes personnels, bafoue le droit. Souvent contre l’avis de plusieurs juges de cette même juridiction. En tout cas, si les choses ne tenaient qu’à lui seul, la Cpi serait remplie de pro-Gbagbo. un «remake», sous une forme policée des goulags du Nord. Jean Ping ne s’est pas arrêté en si bon chemin, dans ses envolées contre la Cpi. Pour lui, cette institution judiciaire ne trouve que ses criminels sur le continent noir. Pourtant, il y a aussi de grands criminels de guerre en Occident. Il suffit seulement d’ouvrir les yeux pour savoir qui est ainsi, mis en cause. N’empêche, l’homme évoque l’une de ses visites aux usa. «Une fois, je suis allé aux Usa. Les Américains m’ont demandé pourquoi les Africains ne respectaient pas la Cpi. Je leur ai répondu : ‘’vous-mêmes, vous avez refusé de ratifier le traité de création de la Cpi’’». Voila qui est bien clair maintenant. Jean Ping a peut-être décidé finalement de dire la vérité de façon audible, pour s’inscrire dans la lutte pour la souveraineté des pays africains. On ne sait jamais. L’adage dit aussi qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire. Sur ce terrain, il y a déjà l’Afrique australe qui donne de grandes leçons de courage et de dignité au reste du continent. Le Président Sudafricain Jacob Zuma ne fait d’ailleurs pas dans la dentelle, en parlant de la mission que doit jouer l’union africaine. Il propose que l’Institution favorise la décolonisation de l’Afrique, en luttant contre la pauvreté qui est l’un des grands maux de ce continent. Evidemment, cela passe nécessairement par la décolonisation totale de l’Afrique. Car la soumission est une entrave au développement. Ainsi se résume aussi le combat du Président Gbagbo. C’est pourquoi il a été déporté dans la prison de La Haye par l’Onu. D’aucuns diraient que cela rappelle un certain Lumumba.
Guehi Brence
gbrence02063193@yahoo.fr
ivoirien.net, 21/05/2012

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