Dans son dernier rapport de 2012, L’organisation Amnesty International a dénoncé les atteintes aux droits de l’homme perpétrés continuellement au Maroc.
« Les forces de sécurité utilisent une force « excessive » à l’encontre des manifestants opposés à la monarchie et aux institutions de l’Etat, qui continuent à faire face à des poursuites et emprisonnements », mentionne le rapport 2012 de cette organisation, soulignant « la persistance de la torture et autres mauvais traitements réservés aux détenus ».
Le dernier rapport d’Amnesty International fait part de « brutalité » employée pour réprimer des manifestants dans les villes qui a conduit à des décès, de nombreux blessés et des condamnations à des peines de prison.
« Les forces de sécurité ont harcelé les familles de militants dans le mouvement 20 février dernier et convoqué pour interrogatoire des dizaines de militants favorables à un boycott des élections législatives », lit-on dans le rapport étayant les atteintes aux droits de l’homme par des faits.
Des manifestants pacifiques violemment dispersés
Le 15 mai, affirme AI, des rassemblements et manifestations organisées par le mouvement 20 février à Rabat, Fès, Tanger et Témara ont été dispersés de force par les forces de sécurité, qui ont utilisé des matraques et coups de pied contre des manifestants qui exprimaient pacifiquement leur opinion. Le 29 mai, une manifestation organisée dans la ville de Safi par le mouvement 20 février a été violemment dispersée par les forces de sécurité.
Un manifestant, Kamel Ammari, est décédé quelques jours plus tard suite à ses blessures, relève l’organisation. « Le 20 novembre encore, les forces de sécurité ont pris d’assaut les bureaux de l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH) dans la ville de Bou-Arafa et ont battu un certain nombre de personnel et les jeunes qui se préparaient à rejoindre une manifestation », indique encore le rapport 2012 d’AI.
Restriction de la liberté d’expression
Dans le domaine de la liberté d’expression, l’organisation des droits de l’homme affirme que les journalistes et les autres représentants de la presse, ont continué à faire face à des poursuites et d’emprisonnement pour avoir publiquement critiqué les fonctionnaires de l’Etat ou des institutions, ou publié des rapports sur des questions « politiquement sensibles ». Des personnes ont été détenues simplement pour avoir critiqué le gouvernement ou parlé de corruption dans leurs écrits.
Le 9 juin 2011, l’éditeur du journal El-Massa, Rachid Nini, a été condamné à un an d’emprisonnement pour diffusion d’article « portant atteinte a la sécurité nationale ». Il avait été arrêté le 28 avril suite à la publication d’articles critiquant les pratiques antiterroristes des services de sécurité.
Sa peine a été confirmée en appel en octobre, déplore l’organisation qui mentionne plusieurs autres cas flagrants d’atteintes aux droits de l’homme et de restriction de la liberté d’expression au Maroc. Le rapport d’AI mentionne, entre autres, le cas du chanteur de rap Mourad, Belrhouate arrêté le 9 septembre, « parce que certaines de ses chansons ont été jugés offensantes pour la monarchie ». Son procès a été reporté à plusieurs reprises et il est resté en détention jusqu’à la fin de l’année, relève le rapport.
Algérie1, 24/05/2012
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