L’instauration du nouveau mode de gouvernance socialiste en France, en totale opposition avec le précédent, va-t-elle changer la configuration politique de la région du Maghreb ? Assurément quand on analyse les changements, les bouleversements mêmes, opérés dans la distribution des principaux portefeuilles. Celui des Français de l’étranger confié à une ministre d’origine algérienne va, à coup sûr, imprimer une toute autre vision de l’émigré devenu le bouc émissaire de la droite et son extrême promptes à le rendre comptable, pour ne pas dire coupable de tous les maux du pays.
La nomination d’un ministre de la Défense qui s’est dit prêt à entreprendre le retrait des troupes françaises d’Afghanistan en accordant à cette opération sa priorité absolue, va couper l’herbe sous le pied de tous les «djihadistes» qui ont, jusque-là, trouvé un excellent prétexte pour commettre des attentats. Et c’est une manière très concrète de réhabiliter l’islam de France, gravement dévoyé par l’islamisme nourri aux croisades racistes. Par ailleurs, le Premier ministre, M. Ayrault, qui fut député-maire de Nantes, avait toujours affiché clairement ses positions vis-à-vis du problème du Sahara occidental, considérant la situation qui y prévaut comme «une occupation». Voilà qui annonce une rupture des relations privilégiées qu’entretenait l’ancienne équipe gouvernementale française avec la monarchie marocaine. L’ex-président Nicolas Sarkozy a été l’heureux bénéficiaire d’un riad royal de 700 m2 à Marrakech, offert par le roi Mohammed VI en guise de cadeau pour la naissance de la petite dernière.
Sans compter les nombreux hommes politiques de droite qui disposent tous de somptueux pied-à-terre acquis à des prix dérisoires dans la ville ocre. Tout le problème consiste à savoir si le Président socialiste saura s’affranchir de la puissance américaine très présente au Maroc et franchement très hostile à
l’autodétermination du peuple sahraoui. Une chose est sûre : quels que soient les éléments d’influence, les rapports francomaghrébins vont changer. Dans un sens ou dans l’autre. Enfin, de quoi je me mêle ? Khelli l’bir beghtah.
Rabah Khazini
Info-soir (version PDF), 24/05/2012
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