Le Maroc « attend une réponse » du Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, après avoir retiré la confiance à l’envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, a déclaré le ministre des Affaires étrangères marocain, Saadedín El Othmani, selon une dépêche du journal digital Terra Chile.
Lors d’une rencontre avec la presse dans le cadre de la troisième édition de la Journée de l’Afrique, El Othmani a souligné que « il n’y a rien de nouveau » sur la question et s’est abstenu de donner plus de détails.
Dans les heures qui ont suivi l’annonce du gouvernement marocain, le 17 mai, Ban Ki-moon réitérait son « entière confiance » dans son envoyé spécial à travers son porte-parole, Martin Nesirsky. L’Algérie et le Front Polisario ont fait de même tout en critiquant la décision de Rabat. L’ambassadeur américain à Alger, Henry S. Ensher, a déclaré aux journalistes que l’émissaire du Secrétaire général compte toujours sur le soutien de Washington.
La Maison Blanche était la première à manifester son désaccord avec l’idée d’éloigner M. Ross du processus de paix au Sahara Occidental qui dure depuis plus de 21 ans. Pour leur part, Paris et Madrid n’ont pas caché leurs réserves dans des déclarations laconiques aussi l’une que l’autre. « La France a pris note de la déclaration du Maroc, qui a décidé de retirer sa confiance à l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, M. Christopher Ross. La France appelle à un règlement rapide du différend, qui tienne compte des préoccupations légitimes de toutes les parties, et rappelle son soutien à la recherche d’une solution politique à la question du Sahara occidental, sous l’égide des Nations unies, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité. La France réitère son appui au plan d’autonomie marocain, qui est la seule proposition réaliste aujourd’hui sur la table des négociations et qui constitue la base sérieuse et crédible d’une solution dans le cadre des Nations unies », déclarait le porte-parole du MAE français, le 1 mai. La position espagnole a été exprimée par son secrétaire d’Etat des Affaires Etrangères, Gonzalo Benito. Le site Inner City Press dénonce un double positionnement selon la langue avec laquelle l’on s’exprime. En espagnol, il a glissé quelques mots de soutien à l’ambassadeur Ross qu’il a caché lors de son intervention en français.
Le Conseil de Sécurité des Nations Unies, dont le Maroc est membre pour une période deux ans, vient de voter la résolution 2044(2012) basée sur les conclusions du Secrétaire Général de l’ONU sur la nécéssité, pour le Maroc, de veiller au repect des droits de l’homme dans les territoires sahrouis sous contrôle marocain. Après l’avoir voté, Rabat crache sur le rapport dont il attribue le contenu au diplomate américain.
Rabat, embarrassée par sa décision, recoure au parlement, aux partis et au peuple marocains dans une tentative vaine de justifier ses positions. Comme devenu habituel depuis 37 ans, le gouvernement marocain, chaque fois qu’il est acculé, se dit sous la pression de son opinion publique ou son armée qu’il embrigade de temps à autre pour organiser des manifestations populaires de soutien à l’occupation du Sahara Occidental. De ce côté, le Makhzen peut compter sur le soutien de tous les marocains, même de ceux qui le haïssent. Ceux-ci doivent se mordre les doigts suite aux multiples échecs de la diplomatie marocaine. Ils reprochent souvent au Makhzen le « manque de fermeté envers les sahraouis ». On aurait presque tendance à dire que, face a ces opposants marocains, les sahraouis ont intérêt à ce que le Makhzen reste en place.
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