Deux semaines après sa disparition, les autorités marocaines ont présenté une histoire montée de toutes pièces pour expliquer le sort de Hamdi Tarfaoui, jeune sahraoui de 36 ans fonctionnaire à la Bachaouia (sous-préfecture) de la ville occupée d’El Aaiun, disparu immédiatement après un dîner organisé sous la supervision de la préfecture de El Aaiun. Selon les autorités marocaines, les personnes invitées, parmi elles deux ministres marocains et le gouverneur d’El Aaiun auraient été empoisonnés. La vérité est que Hamdi a parlé dans ce dîner et a accusé les ministres marocains de corruption. Cette réunion a également été filmée par la télévision locale.
Depuis lors, la famille de Hamdi Tarfaoui a remué ciel et terre pour retrouver leur fils. En vain.
Mardi dernier, 22 mai, la famille a organisé un sit-in devant la Bachouia (où il travaillait) et a exigé que le sort de Hamdi soit élucidé. Dans la soirée, l’électricité a été coupée dans toute la ville d’El Aaiun! Le lendemain, mercredi 23 mai, les autorités marocaines ont annoncé qu’ils ont découvert le cadavre de Hamdi découpé en morceaux, et ils ont dit que l’assassin (un homme marocain, qui, selon la version officielle marocaine, avait également tué une femme marocaine ) avait, apparemment, rejoint Hamdi pour se donner à l’alcool, une tentative de discréditer la réputation du jeune sahraoui. Mais il ya des doutes sur la version officielle marocaine. Selon des militants sahraouis, les services de renseignement marocains ont soumis le défunt Hamdi Tarfaoui à une stricte filature après sa participation à un forum sur l’agriculture organisé à Meknès, où Hamdi a exprimé sa préoccupation au sujet des activités répressives marocaines contre les Sahraouis.
Après le dîner à El Aaiun, la DST (« Direction du Surveillance des Territoires» – services secrets marocaines) a enlevé Hamdi et l’a accusé d’être derrière l’empoisonnement des personnes invitées. Les enquêteurs l’ont tué et tenté de se débarrasser de son corps. La mère de Hamdi refuse d’enterrer son corps avant qu’une autopsie soit faite.
Le jeudi 31 mai, la police marocaine a arrêté un citoyen sahraoui dans une rue principale de la ville d’El Aaiun l’accusant d’être la personne derrière la publication des photos de la dépouille de Hamdi Tarfaoui qui se trouve encore à l’hôpital. Selon un témoignage, Mohamed El Zait Aamria, âgé de, 26 ans, dit-il, se promenait dans la rue lorsqu’une patrouille l’a enlevé. Il a été torturé et subi toute sorte de mauvais traitements. Selon ses déclaration, à la tête de la patrouille le dénommé Mouloud Dariaa et son assistant Mohamed Hasiouni alias Moustach et Abdel Ali Rachidi. Il a également dit qu’ils l’ont menacé, qu’il pourrait avoir le même sort de Hamdi Ertarfaoui.
Source : Western Sahara Human Rights Watch, 02/06/2012
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