Dilemme
Alors que les élections législatives françaises se tiendront dans moins d’une semaine, une agression antisémite vient semer le trouble dans la campagne socialiste. Car alors que François Hollande a bénéficié du vote massif, lors de la dernière présidentielle, des Français issus de l’immigration, cet incident pourrait créer quelques tensions malvenues. En effet, l’agression en question commise contre trois jeunes gens porteurs de kippas par une dizaine d’individus décrits comme étant de «type maghrébin» provoque déjà la polémique en France. Surtout que le CRIF (Conseil Représentatif des Institutions juives de France) tente toute force de faire entre cet incident et l’affaire Merah.
De son côté le tout nouveau ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, essaie de gérer cette su-situation en condamnant fermement cette agression d’une part sans d’autre part faire dans l’amalgame. D’ailleurs, très rapidement de nombreuses personnalités socialistes se sont insurgées contre la description faisant état de l’appartenance communautaire supposée des agresseurs. Tous préfèrent se focaliser sur la «nécessité de combattre l’antisémitisme». Ainsi, le sénateur-maire de Lyon, Gérard Collomb, a estimé que cette agression «témoigne de comportements antisémites que nous ne saurions tolérer». Le maire de Villeurbanne, Jean-Paul Bret, a fait part de son «émotion» et de son «indignation».
La première secrétaire du PS, Martine Aubry, a également condamné l’agression «avec la plus grande fermeté» et a ajouté que le PS «combattait l’antisémitisme sous toutes ses formes». Reste qu’à moins d’une semaine du scrutin crucial pour le gouvernement et le président socialiste, il est dangereux de pointer du doigt une communauté qui a largement contribué à l’élection de François Hollande.
Dans le même temps, la lutte contre l’antisémitisme reste une priorité pour les dirigeants socialistes qui sont toujours très liés à de nombreuses associations antiracistes. Les socialistes ne peuvent se permettre en ce moment de défendre une communauté contre une autre. Le mieux qu’ils peuvent espérer est que cette histoire se tasse le plus vite possible et qu’elle ne joue surtout aucun rôle dans les élections législatives décisives.
Le Jour d’Algérie, 05/06/2012
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