Le durcissement des critères de contrôle qui touche quasi exclusivement la communauté maghrébine, en même temps que les ressortissants européens originaires du Maghreb, est suivi d’une réaction violente contre les symboles de l’Etat dans ces pays. En Belgique, un Français d’origine maghrébine – l’agence qui rapporte l’information ne donne pas plus de détails – a poignardé deux policiers dans une station de métro à Bruxelles. Affolées par l’impact de la crise économique sur les relations intercommunautaires chez elles, les capitales européennes semblent adopter la politique du tout sécuritaire, après l’échec flagrant des politiques d’intégration fictives qui ont laissé sur le carreau toute une génération d’immigrés nés sur le sol européen, victime de racisme et d’exclusion.
Que ce soit en Belgique, en France ou en Allemagne, les immigrés souffrent d’un ostracisme qui non seulement les met au ban de la société, mais les prédestine à renier leur appartenance au pays dans lequel ils sont nés. En Belgique et aux Pays-Bas, une forte communauté marocaine se trouve obligée d’évoluer dans les milieux du trafic de stupéfiants. En France, Marocains, Algériens et Tunisiens, dans leur écrasante majorité, sont voués à de petits métiers ingrats, dans les usines automobiles et les grandes surfaces. En Allemagne, la communauté turque est maintenue au bas de l’échelle dans une société où le racisme est fondé sur des considérations historiques.
L’agression de Bruxelles intervient quelques jours après celle de Villeurbanne, dans la banlieue lyonnaise, en France, où de jeunes Français de confession juive ont été battus. Cette recrudescence de la violence entre les différentes communautés répond à un discours électoraliste hypocrite qui, à la fois, encourage subrepticement la xénophobie et donne du poids à l’extrême droite à qui il sert – inconsciemment ? – de porte-voix. Il est difficile, en tout cas, de ne pas voir un lien entre ces incidents, l’exécution de Mohamed Merah après plusieurs jours de saturation médiatique et les dépassements commis contre des voyageurs algériens – et d’autres certainement – dans les aéroports allemands.
Mohamed El-Ghazi
Be the first to comment