Le Front Polisario semble las des promesses de la communauté internationale et vient de saisir l’ONU pour organiser un référendum au Sahara Occidental, prélude à la paix dans la région. Une région qui connait, ces dernières années, de profondes mutations ainsi qu’une instabilité chronique ayant déjà fait du Mali, de la Libye et de la Mauritanie des pays à haut risque.
Le Polisario demande à l’ONU de «permettre à la Minurso» (Mission des Nations unies pour un référendum au Sahara occidental) d’organiser le référendum pour l’autodétermination du peuple sahraoui et préserver les droits de l’homme dans ce pays.
Dans un communiqué sanctionnant la réunion du bureau de son secrétariat national, le Front Polisario a rappelé la «nécessité de permettre à la Minurso d’accomplir sa principale mission dans les meilleurs délais, à savoir l’organisation d’un référendum pour l’autodétermination du peuple sahraoui et la préservation des droits de l’homme au Sahara occidental». Une réclamation maintes fois réitérée mais qui constitue une première du genre, cette fois-ci, vu que c’est bien l’ONU qui est désignée comme étant responsable du blocage de la situation.
Avec le retrait de confiance du Maroc au médiateur Christopher Ross, survenu au mois de mai, le dossier du Sahara semble se diriger vers l’inconnu alors que le processus de paix, à travers les négociations directes initiées depuis juin 2007, semble sérieusement menacé.
Le bureau du secrétariat national du Polisario a, d’ailleurs, dénoncé ce qu’il a qualifié d’«entraves incessantes» imposées par le gouvernement marocain aux «efforts internationaux, visant à parachever le processus de décolonisation» du Sahara occidental, considérant que «le refus par Rabat de collaborer avec l’envoyé personnel du SG de l’ONU, Christopher Ross, montre que le Maroc se soustrait de ses engagements internationaux et tente d’imposer sa logique expansionniste et colonialiste au monde».
Selon la partie sahraouie, le retrait de confiance annoncé par le régime marocain au médiateur onusien peut être assimilé à une recherche d’escalade, plutôt qu’à une volonté de changement de la feuille de route tracée par M. Ross.
Et la sortie marocaine a été simplement qualifiée d’escalade dangereuse, voire de volonté d’un retour à la guerre interrompue en 1991. Le Front Polisario a appelé en outre à l’arrêt immédiat du «pillage» des ressources naturelles du Sahara Occidental et à briser le mur de séparation qui divise ce pays.
Il a également appelé à accélérer la libération de Mohamed Alhafad Izza ainsi que de l’ensemble des détenus politiques sahraouis, y compris ceux de Dakhla et de Gdzaïm Izik, lesquels ont observé, vendredi, une grève de la faim préventive «pour protester contre leur détention sans fixation de date de procès et contre la menace de leur jugement par un tribunal militaire».
Y. M.
Le Jeune Indépendant, 11/06/2012
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