L’aide aux réfugiés estimée à 82 millions de dollars par an, est en nette régression depuis quelques années. La crise économique mondiale y est pour beaucoup.
«Pour les besoins les plus élémentaires (scolarité, eau, médicaments…), il a été établi que les besoins des réfugiés sahraouis établis à Tindouf sont de l’ordre de pas moins de 82 millions de dollars/an», selon les affirmations faites hier à Tindouf à InfoSoir, par le président du Croissant-Rouge sahraoui (CRS). Cependant, cette somme «demeure insuffisante» aux dires de Yahia Bouhabini.
«Les donateurs se font de plus en plus rares. La crise économique qui secoue depuis quelques mois certains pays, y est pour beaucoup. L’écart des dons enregistré afin de pouvoir couvrir tous ces besoins pour l’année en cours est estimé à 32 millions de dollars», a-t-il déploré. «Et ce, selon une enquête réalisée par la représentation de Tindouf du Comité des Nations unies des réfugiés (UNHCR) en octobre dernier», a-t-il ajouté notant que les aides assurées par l’UNHCR sont de 8 millions seulement. Pour y remédier, le même responsable a plaidé pour l’exploitation des Sahraouis de leur ressources naturelles «exploitées illégalement par le Maroc en complicité avec d’autres Etats». Pour appuyer ses dires, il a cité dans ce cadre l’exemple de la Namibie «où, suite à un accord commun, il a été créé un mécanisme au niveau de l’ONU permettant aux populations namibiennes d’exploiter leurs ressources naturelles à leur profit». C’est dire que la situation des réfugiés sahraouis établis à Tindouf se complique de plus en plus. Sous des tentes ou dans des semblants de baraques construites à base d’argile et de parpaings, ces milliers de Sahraouis se sont habitués, au fil des années, à faire face, en premier lieu, aux conditions climatiques assez particulières sachant que les températures avoisinent en cette période estivale, les 40° à l’ombre. «Que ce soit à Aousserd, à Dakhla, à El-Ayoun, à Smara ou à l’École du 27-Février – qui abrite également les administrations officielles sahraouies –, les réfugiés sahraouis de Tindouf se voient également confrontés au quotidien à des conditions de vie lamentables», a encore souligné le président du CRS.
Les chiffres font froid au dos. Selon toujours la déclaration faite par Yahia Bouhabini, la malnutrition est de 30 %, l’anémie chronique de 67 %, le taux des femmes enceintes en difficulté d’accouchement 55 %. Sans compter le diabète et l’hypertension qui sont évalués à plus de 50 %. «C’est pourquoi, il est temps que les organismes internationaux revoient leur politique et leurs prévisions en matière de stratégie d’aides aux réfugiés sahraouis de façon à ce que les normes puissent répondre à une situation qui dure déjà depuis 37ans», a plaidé le même responsable réaffirmant du coup que «l’unique solution demeure l’autodétermination du peuple sahraoui».
F. H.
Info-Soir, 20/06/2012
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