Rapport du département d’etat américain sur la drogue :
Une quantité croissante de cocaïne sud-américaine transite par Alger
Le département d’Etat note qu’avec des «frontières longues et poreuses avec le Maroc, le Sahara occidental, la Mauritanie, le Mali, le Niger, la Libye et la Tunisie, il est difficile, pour les forces de sécurité algériennes, de débusquer et d’arrêter les contrebandiers»
23 Juin 2012, La Tribune
Dans son rapport publié en mars dernier, le département d’Etat américain a affirmé que «l’Algérie est davantage un pays de transit, en particulier de haschich à destination de l’Europe, qu’un lieu de production ou de consommation » de drogue. La plus grande partie de la drogue transitant par l’Algérie se compose de cannabis d’origine marocaine, en particulier la résine de cannabis, ou haschich, et d’une quantité croissante de cocaïne sud-américaine», souligne le département d’Etat.
Ainsi donc, le rapport confirme que «l’Algérie est devenue, malgré elle, une plaque tournante du trafic de ces poisons», et que «la cocaïne sudaméricaine arrive en Algérie. Mieux encore, il confirme la hausse de consommation des drogues dures «la consommation de la drogue n’est, généralement, pas un problème significatif en Algérie, bien qu’elle connaisse une certaine hausse».
Reconnaissant à l’Algérie sa lutte active contre ce fléau, le département américain a indiqué, dans ce rapport annuel sur la Stratégie internationale de contrôle des stupéfiants (incsr), où les politiques nationales antidrogues de 115 pays sont examinées, que «la majeure partie des drogues transitant par l’Algérie se compose de cannabis d’origine marocaine».
Le département d’Etat observe que «bien que les forces de sécurité algériennes concentrent principalement leurs efforts sur la lutte contre le terrorisme. Les responsables sont de plus en plus préoccupés par le lien qui existe entre Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et les trafiquants de drogue».
Il constate également que «la majorité de ces drogues sont transportées, par voie maritime, vers l’Europe, tandis qu’une autre partie passe en contrebande par voie terrestre, jusqu’au Moyen- Orient, Soulignant que «es frontières de l’Algérie s’étirent sur 6 000 kilomètres, dont la plus grande partie se compose de «zones larges et peu gardées au Sahara», le département d’Etat note qu’ «avec des frontières longues et poreuses avec le Maroc, le Sahara occidental, la Mauritanie, le Mali, le Niger, la Libye et la Tunisie, il est difficile, pour les forces de sécurité algériennes, de débusquer et d’arrêter les contrebandiers».
Le département d’Etat souligne, par ailleurs, que «le gouvernement algérien a renforcé le nombre de structures pour le traitement de la toxicomanie et projette des traitements ambulatoires dans chaque wilaya du pays». Le rapport indique que « des drogues sont produites en Algérie, principalement la culture du cannabis dans le sud-est et autour d’Alger, mais pas en grandes quantités.
«Le gouvernement algérien a pris un certain nombre de mesures pour lutter contre le problème de la drogue, dont une augmentation des effectifs chargés de lutter contre ce fléau, une meilleure formation et l’acquisition d’équipements plus modernes», note-t-il, rappelant que «l’Algérie a élaboré une stratégie quinquennale (2011-2015), pour traiter plus efficacement le problème de la drogue».
Concernant le dispositif législatif, il souligne que «l’Algérie a des lois sévères contre les infractions liées aux drogues, avec des peines allant jusqu’à deux années pour la consommation de drogue et de 10 à 20 ans pour le trafic et la vente de drogue».
Rappelant que «l’Algérie fait partie des trois Conventions de l’ONU de lutte, respectivement, contre le trafic illicite de stupéfiants, la corruption et la criminalité transnationale organisée», le département d’Etat observe que «la politique du gouvernement algérien n’encourage pas et ne facilite pas la production ou le transport des drogues». Il affirme également, dans son rapport, que «l’Algérie dispose d’un appareil de sécurité important, compétent et aguerri par près de deux décennies de lutte contre le terrorisme».
Outre l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLCDT), qui coordonne la politique gouvernementale de lutte contre la drogue et élabore des rapports y afférents, la Gendarmerie nationale, les Douanes et la Dgsn sont responsables de la mise en oeuvre de cette politique», ajoute-t-il, en citant les opérations de démantèlement des réseaux de trafic de drogue et les saisies menées par les services algériens concernés en 2011.
Abordant le volet de la coopération, le rapport rappelle qu’ un traité mutuel d’assistance juridique (Malt) a été signé entre l’Algérie et les Etats-Unis, en avril 2010 et attend la ratification du Sénat américain.
Selon le département d’Etat, «l’Algérie gagnerait à intensifier la formation de ses forces de sécurité, afin d’améliorer leurs capacités de lutte contre les stupéfiants.» Sur ce point, il souligne que «le gouvernement algérien a été, généralement, réceptif aux offres de formation et d’assistance proposées par les Etats-Unis, au profit des agents des services concernés, et ce, avec l’organisation de plusieurs sessions de formation réussies, durant l’année écoulée».
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