La résolution de la crise au Mali et le maintien de la paix et de la sécurité dans la sous-région du Sahel passe inéluctablement par l’appui de l’Algérie, devenue un acteur majeur dans toute la région.
Conscients de l’apport inestimable d’Alger dans cette équation sécuritaire, les pays africains et même occidentaux accentuent leur concertation avec l’Algérie, dans le cadre des efforts entrepris pour une solution rapide et politique au Mali, un pays déchiré suite à un coup d’Etat militaire, qui a donné libre cours à la scission brandie par les habitants de l’Azawad dans le nord du pays. La situation, est-il besoin de le rappeler, s’est davantage détériorée avec l’apparition du mouvement islamiste dit Ançar Eddine qui menace sérieusement l’intégrité territoriale de ce pays partageant des frontières désertiques avec l’Algérie.
En effet, aussitôt les Etats-Unis ont vite fait de se rallier aux propositions de l’Algérie quant à la résolution de la crise au Mali, abandonnant de fait l’option d’une intervention militaire, plusieurs pays africains se sont rencontrés, hier et avant-hier, à Alger, dans la perspective de s’inscrire en droite ligne des recommandations préconisées pour sauvegarder la paix dans ce pays africain livré, il y a quelques mois, à l’incertitude et l’anarchie. C’est dan cet esprit que planchent les travaux de la 9ème session du Comité international des services de renseignement et de sécurité africains (CISSA.
Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia qui a présidé les travaux n’a pas manqué de souligner d’inscrire ces efforts tendant à restaurer la paix dans la sous-région du Sahel, notamment au Mali, dans le cadre d’une vision globale qui favorisera entre autres les solutions africaines loin de l’ingérence étrangère. « Travaillons ensemble pour faire face aux défis sécuritaires nationaux, régionaux et continentaux grâce à l’ancrage historique et à la solidarité », est le thème- phare de cette rencontre africaine qu’abrite Alger. Un thème qui manifeste clairement l’esprit panafricain et les valeurs de solidarité qui doivent imprimer les efforts de règlement des différents conflits en adoptant des solutions endogènes. « La préservation de la souveraineté de nos pays et des acquis de nos indépendances demeurent une quête permanente et une préoccupation de tous les instants », a indiqué Ahmed Ouyahia, ajoutant que le rôle du CISSA est « primordial dans la préservation de la paix et de la sécurité en Afrique, eu égard à la définition des menaces, leur anticipation et leur neutralisation » par ce comité. L’Algérie qui s’apprête à célébrer le cinquantenaire de son
Indépendance, a exhorté les membres du CISSA à élaborer » une pensée stratégique africaine » afin d’endiguer tous les facteurs défavorables et hostiles à la stabilité sécuritaire dans tout le continent noir.
« Le terrorisme et le crime transnational organisé sont une menace grave pour l’Afrique qu’il s’agit de combattre en permanence avec la détermination nécessaire et nos propres moyens et en harmonie avec la communauté internationale dans le cadre d’une stratégie mondiale des Nations unies sur la prévention et la lutte contre le terrorisme », a ajouté le Premier ministre. Par ailleurs, le ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso est arrivé hier, à Alger, pour discuter avec son homologue algérien des modalités de sortie de crise au Mali.
Ce pays dont le président est désigné médiateur entre les parties belligérantes au Mali par la CEDEAO compte s’imprégner des solutions algériennes en la matière, approuvées même par les pays occidentaux.
Le ministre burkinabé, Djibril Bassolé, a qualifié « d’extrêmement important » le rôle de l’Algérie dans le règlement de la crise qui secoue depuis plusieurs mois le Mali. « Le rôle de l’Algérie pour le règlement de la crise au Mali est extrêmement important. Je vais travailler avec mon homologue algérien sur les différents aspects et modalités de ce dossier », a-t-il indiqué. Le diplomate burkinabé a exprimé, dans ce contexte, le souhait de voir la Communauté économique de développement des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) bénéficier de l' »implication de l’Algérie pour la recherche d’une solution stable et durable à la situation au Mali ».
Par M. Ait Chabane
Les Débats, 28/06/2012
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