Le MUJAO, une création in vitro

Bruits de bottes à nos frontières
Par Tarik Hamza
Le MUJAO, allié d’Aqmi, est devenu une menace sérieuse pour la sécurité de l’Algérie et de toute la région du Sahel. Mais il est évident que c’est l’Algérie qui est est visée, par une coalition de forces maléfiques. Le tragique attentat kamikaze, qui a ciblé le siège du commandement de gendarmerie de la quatrième région militaire, est une pièce du rouage du vaste engrenage cherchant à impliquer coûte que coûte l’Algérie dans un conflit régional, à l’issue inconnue. Avant cela, il y eut d’autres signes avant coureurs, comme l’attentat de Tamanrasset ou l’enlèvement des six ressortissants à Gao par la mouvance islamiste. 
La guerre fratricide en Libye a permis de mettre un arsenal, composé d’armes de guerre modernes et meurtrières, entre les mains d’extrémistes religieux, de narcotrafiquants et de contrebandiers, qui ont fait de la prise d’otages une spécialité lucrative. On n’oubliera pas non plus le rôle joué par le va-t-en-guerre BHL, et le financement occulte des salafistes par les monarchies du Golfe. Le but est clair : il s’agit de transformer cette région, véritable poudrière, en une nouvelle Somalie, ou en un nouvel Afghanistan, tout en entraînant l’Algérie dans un enlisement sans fin, qui risque de remettre en cause l’intégrité du territoire et la souveraineté nationale. 
Il est temps de dire halte aux chants des sirènes, tout en prenant les mesures idoines pour renforcer les capacités défensives à nos frontières, surtout avec le Mali. On voit bien que le MUJAO est un mouvement terroriste, créé in vitro. Il est spécialement destiné à déstabiliser l’Algérie et à contrôler les immenses richesses de toute la région (Mauritanie, Libye, Niger, Nigeria, Algérie). La jonction prévisible entre Aqmi, Boko Haram et le MUJAO, est loin d’être une vue de l’esprit. Elle correspond bien à une réalité tangible vérifiée sur le terrain. Quant aux accointances de ces mouvements terroristes avec des forces extérieures à la région, elles sont tout aussi manifestes. 
La décennie rouge a mis à nu l’isolement de l’Algérie dans les moments difficiles, et notre pays a montré qu’il ne se laisse pas manipuler, tout en étant prêt aux agressions, d’où qu’elles viennent.
La Tribune des Lecteurs, 1/07/2012

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