Nouveau rebondissement en France dans l’affaire Mohamed Merah, ce jeune français d’origine algérienne qui a assassiné sept personnes à Toulouse et Montauban, avant qu’il ne soit abattu par les membres du RAID, après 32 heures de « négociations ».
Son numéro de téléphone a parlé. Ses fadettes ou factures téléphoniques ont apporté leurs lots de révélations, selon le journal français Le Point. La Direction Centrale du Renseignement Intérieur (DCRI) a appelé Mohamed Merah deux heures après qu’il ait assassiné quatre personnes devant une école juive de Toulouse.
Ses fadettes montrent bien que la DCRI était bien en contact avec l’assassin de Toulouse et Montauban entre le 19 octobre 2011 et le 19 mars 2012, jour de son dernier crime, à l’école confessionnelle juive. En tout, huit contacts téléphoniques ont eu lieu entre cette institution et Mohamed Merah.
Le 19 mars, Mohamed Merah venait de commettre ses crimes à l’école juive quand il reçoit deux appels, directement transférés sur son répondeur, révèle Le Point qui s’interroge sur l’attitude de la DCRI à l’égard de l’assassin de Toulouse. « Les fonctionnaires l’avaient-ils déjà identifié comme suspect ? Si oui, pourquoi avoir attendu qu’il se retranche chez lui, deux jours plus tard, pour procéder à son interpellation ? » se demande l’auteur de l’article qui affirme que le mystère reste entier concernant les liens entre la DCRI et Mohamed Merah.
Certains policiers de la DCRI sont soupçonnés par la justice française d’avoir fait fuiter, à TF1, l’enregistrement audio des négociations entre Mohamed Merah et un agent local de la centrale du renseignement, laissant croire à une faute personnelle de ce fonctionnaire pour sauver l’institution.
La surveillance de Merah aurait pu intriguer la DCRI
« Tous nos documents sont à la disposition des magistrats, ils peuvent venir les chercher. Nous n’avons aucune raison de croire que la direction de la DCRI traîne les pieds pour aider à la manifestation de la vérité. » dit un élément de la DCRI au journal qui confirme que c’est bien un de leurs agents qui avait des contacts réguliers avec Merah.
Il s’avère que les relevés téléphoniques de Mohamed Merah montraient clairement qu’il était en contact avec des islamistes radicaux et même des malfaiteurs. C’est ainsi qu’on apprend qu’il a appelé une soixantaine de fois un certain Sabri E., un Toulousain condamné pour sa participation à une entreprise terroriste après son arrestation à la frontière irako-syrienne, où il s’apprêtait à combattre l’armée américaine.
Les enquêteurs ont également trouvé un lien avec un certain Olivier Philippe C., soupçonné d’avoir régulièrement aidé des islamistes à se rendre dans des pays du Moyen-Orient, sans qu’il soit poursuivi. Son relevé téléphonique a également révélé des liens qu’entretenait Mohamed Merah avec de nombreux individus connus pour des vols à main armée, trafic de drogue et violences.
Par Khidr Omar | 10/07/2012
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