Si tout le monde déclare vouloir construire le Grand Maghreb, il est impossible d’y arriver en ignorant la question du Sahara occidental sous domination marocaine. Du point de vue historique, il est possible d’avoir pour objectif cette édification maghrébine et de dépasser les entraves qui freinent la revalorisation politique et économique de l’UMA. Seulement, et à la condition que les autorités marocaines réfléchissent au même titre que la communauté internationale à permettre au peuple sahraoui d’exercer librement son droit à l’autodétermination et recouvrir sa pleine liberté. Dans l’hypothèse la plus optimiste, cette évolution peut être autant de facteurs de stabilité de toute la région et qui ne peuvent perturber l’équilibre Maghrébin.
Le Maroc devrait avoir conscience que la décolonisation du Sahara occidental n’est pas seulement une affaire chère à l’Algérie, mais aussi un devoir et une politique exigée par la communauté internationale, soit un test de stabilité pour l’ensemble de la région et dont la pérennité est liée de façon indissociable à l’autodétermination et à la liberté du peuple sahraoui. La politique d’importance poursuivie par l’Algérie cherche justement cet équilibre et cet objectif de paix et de sécurité dans toute la région.
A l’ère de la mondialisation assurée, de l’émergence de nouvelles forces coloniales et impérialistes au niveau mondial, qui ne tiennent pas compte de la souveraineté des peuples et de l’extension des groupes terroristes à travers l’ensemble du continent africain, il n’y a pour les Etats et les peuples de sécurité qu’en commun et la définition de ce qui peut être fait pour la paix et l’entente réciproque. L’accumulation et la longévité du conflit entre le Maroc et le Front Polisario ne procureront pas de quiétude aux pays voisins.
L’UMA, essoufflée depuis des années et usée » nerveusement » par la colonisation du Sahara occidental, n’est toujours pas sortie de son asphyxie. La révision de la position marocaine en ce qui concerne l’indépendance de ce territoire s’impose. Plus que jamais, une nouvelle éthique du droit et de l’homme sahraoui est à élaborer à travers une décision précise de l’ONU sur les droits fondamentaux de ce peuple. Encore faut-il que le Maroc, comme c’est trop souvent le cas, ne fasse pas marche arrière. C’est dire que la solution se réduit à une question élémentaire, le Maroc devrait souscrire aux résolutions onusiennes en toute loyauté et faciliter la décolonisation et de donner encore plus d’ampleur aux négociations qui l’opposent au Front Polisario sur la base d’une voie pacifique et qui donne au peuple sahraoui tout son droit à vivre son destin. La clef de cette question se trouve donc à Rabat et non ailleurs…
B. Chellali.
Le Maghreb, 15/07/2012
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