Les trois coopérants qui avaient été enlevés en octobre dernier à Rabouni – centre administratif sahraoui situé en Algérie du Sud – et ont été libérés mercredi seraient en route pour Ouagadougou, au Burkina Faso, d’où ils devraient s’envoler pour l’Europe. L’Italienne Rossella Urru et les Espagnols Ainhoa Fernandez de Rincon et Enric Gonyalons vont bien et, selon des sources gouvernementales espagnoles reprises par la presse, sont attendus dans une “base sûre” d’où ils partiront pour Ouagadougou. Ces mêmes sources indiquent que les opérations ont été ralenties par les mauvaises conditions météorologiques.
Les trois coopérants sont donc sur le point de rentrer chez eux au bout de presque neuf mois de captivité passés dans le Nord du Mali. Tous trois avaient été enlevés dans la nuit du 22 au 23 octobre à Rabouni, localité sous étroit contrôle militaire, où jamais aucun enlèvement ne s’était vérifié auparavant. Les trois otages avaient alors été emmenés du Sud de l’Algérie au Nord du Mali, où ils ont probablement passé le reste de leur captivité à Gao. Mais depuis lors, la situation au Mali du Nord a radicalement changé, des groupes armés – dont le groupe islamiste Mujao qui a revendiqué l’enlèvement – ayant réussi à occuper la région après un coup d’État militaire à Bamako le 22 mars dernier.
Le président italien Giorgio Napolitano a exprimé mercredi sa “joie” et son “soulagement” pour la libération de Rossella Urru, que le ministre des Affaires étrangères Giulio Terzi a défini “un symbole de courage, de dignité et de la fierté des Italiennes qui travaillent sur le terrain de la coopération”.
À Samugheo, ville natale de Rossella en Sardaigne, la joie pour sa libération s’est manifestée au son des cloches des églises. “Tout est vrai”, confiait à l’Unione Sarda le frère Mauro de l’ancienne otage, resté dans l’île alors que ses parents avaient déjà rejoint Rome, au siège du ministère des Affaires étrangères. En attendant de revoir Rossella, sa mère s’est exclamée : “Je suis au comble de l’émotion, il me tarde de la serrer dans mes bras”.
Dans un communiqué, le gouvernement de la République arabe démocratique sahraouie (Rasd) a également exprimé sa satisfaction et rappelé avoir beaucoup œuvré pour aboutir à la libération des coopérants européens.
Le Mujao a accepté de libérer ses otages en échange de certaines revendications, dont – selon l’agence de presse mauritanienne Ani – la libération du Sahraoui Ould Oufkir, détenu en Mauritanie : il s’agirait du troisième salafiste à être libéré par Nouakchott en l’espace de quelques mois dans le cadre de négociations avec des rebelles. Rien ne permet encore d’indiquer qu’une rançon a également été versée aux ravisseurs.
Au moment de son enlèvement, l’Italienne Rossella Urru était engagée dans les projets du Comité international pour le développement des peuples (Cisp) dans les camps sahraouis de l’Algérie du Sud.
(GB/CN)
MISNA, 19/07/2012
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