De l’époque du GIA à celle du Mujao et Al Qaïda
Comment des terroristes commettent des attentats en Algérie à partir du Maroc ? Cette question ne date pas d’aujourd’hui. Elle nous ramène à la décennie noire, époque où le GIA perpétrait des attaques et regagnait la terre «d’accueil» marocaine. Plus de 20 ans après, des terroristes, membres d’autres organisations telles que le Mujao ou Aqmi, mènent toujours des attaques sur le sol algérien et prennent la fuite vers le Maroc.
Jeudi 2 août, un attentat criminel a été perpétré par des terroristes venant du Maroc. Ils ont tendu une embuscade à une patrouille de GGF algériens, sur le sol algérien. Ils ont tué quatre gardes-frontières puis ont regagné le Maroc. Les années ont passé et nous vivons encore les mêmes scénarios. En novembre 2011, trois étrangers travaillant pour le compte d’une organisation humanitaire internationale ont été kidnappés au camp des réfugiés sahraouis à Tindouf. Les ravisseurs faisaient partie d’une organisation terroriste mystérieuse appelée Mujao (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest). Sur ce plan d’ailleurs, il est intéressant de rappeler les propos du Premier ministre sahraoui sur cette organisation : «C’est un groupe terroriste créé par les autorités marocaines et nous avons des preuves solides. Le but est de tenter de culpabiliser les Sahraouis d’appartenir à des groupes terroristes et salir l’image du peuple sahraoui». Pis, l’embuscade meurtrière ayant visé une patrouille des GGF au niveau de Béni Boussaïd, à quelques encablures du territoire marocain, commande certaines questions. Qui est derrière cette attaque criminelle ?
Pourquoi les terroristes fuient toujours vers le Maroc après chaque attentat perpétré en Algérie ? Pourquoi les terroristes au Maroc sont-ils entourés d’autant de sécurité ? Des questions qui restent en suspens…
Embuscade de Tlemcen, les terroristes voulaient venger les saisies de drogue
L’embuscade meurtrière contre une patrouille des gardes-frontières le long du tracé frontalier algéro-marocain a fait quatre morts, et les terroristes ont fui vers le Maroc. Acte de vengeance, selon des spécialistes.
Ce n’est plus un secret aujourd’hui, les terroristes sont en connexion avec les trafiquants de drogue et ce qui s’est produit jeudi dernier à la frontière Ouest en est une preuve solide. C’est à la suite de coups durs portés par les GGF aux trafiquants de drogue, et ayant permis la saisie de plus de 70 tonnes de kif au niveau national, dont 49 seulement par les GGF de Tlemcen, que les terroristes ont répliqué en frappant une patrouille de GGF en mission de routine sur la bande frontalière algéro-marocaine. Une embuscade meurtrière qui a coûté la vie à quatre gardes-frontières de la Gendarmerie de Tlemcen, à quelques centaines de mètres du territoire marocain, là où les terroristes ont pris la fuite. Voilà comment les terroristes ont répondu. Un acte terroriste qui mérite d’être décrypté. Nous sommes à Tlemcen, connue pour être une wilaya très ciblée par les narcotrafiquants, mais aussi et surtout une wilaya «symbolique» réputée par sa lutte implacable contre les cartels de kif. Tlemcen a enregistré, durant les six premiers mois de l’année en cours, des saisies «historiques» en matière de cannabis. En chiffres, plus de 49 tonnes de drogue ont été saisies dans plusieurs localités relevant de la ville des Zianides, notamment Bab Aâssa, Aâricha, Béni Boussaid et Maghnia. Face à cette lutte sans merci, les réseaux de trafic de cannabis ont perdu beaucoup d’argent.
La coopération des citoyens et la vigilance des GGF ont causé des pertes sèches de plus de 3 000 milliards de centimes aux trafiquants de drogue. Ces narcotrafiquants qui collaborent avec les groupes terroristes, d’autant que le gain tiré des ventes de kif sont divisés entre eux, n’ont pas supporté les pertes.
C’est pour cela que les terroristes ont exécuté leur plan diabolique en tendant une embuscade aux GGF. Un attentat terroriste désespéré dans la mesure où cela va motiver davantage les GGF à anéantir les terroristes, les narcotrafiquants et le crime sous toutes ses formes.
Par Sofiane Abi
Le Jour d’Algérie, 05/08/2012
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