L’Algérien Lakhdar Brahimi pourrait être, à la fin de ce mois, le successeur de Kofi Annan, comme émissaire spécial de l’ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie. Il figure parmi les personnalités citées pour remplacer Kofi Annan qui a décidé, jeudi 2 août, de quitter ce poste. Les autres personnalités pressenties sont l’Espagnol Miguel Moratinos, conseiller diplomatique de l’Organisation pour la sécurité au Qatar, son compatriote Javier Solana, ex-secrétaire général de l’Otan (1995-1999) puis chargé de la politique étrangère et de sécurité commune au sein de l’Union européenne (1999-2009), et un diplomate italo-suédois, Stefan de Mistoura, ancien représentant de l’ONU en Irak, au Liban et en Afghanistan, actuellement vice-ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement italien.
Lakhdar Brahimi bénéficie de la faveur des pronostics au vu de ses qualités de grand diplomate. Conseiller de la Ligue arabe, il est bien placé pour connaître les enjeux du conflit syrien et les parties en présence. Il a eu à affronter des situations de troubles bien plus graves quand il fut nommé en 2001 représentant spécial de l’ONU pour l’Afghanistan et l’Irak. Ministre des Affaires étrangères de 1991 à 1992 dans le gouvernement Ghozali, il apporta une contribution inestimable à l’accord de Taef qui mit fin à la guerre civile au Liban. Après l’attentat du 11 décembre 2007 contre les bureaux de l’ONU à Alger, c’est lui qui fut chargé par Ban Ki-moon de mener l’enquête à ce sujet. Une question reste à poser : à plus de 78 ans, Lakhdar Brahimi acceptera-t-il de se lancer dans ce qui s’apparente à une médiation impossible dans la crise politique sans précédent traversée par la Syrie depuis la mi-mars 2011 ?
Kofi Annan, ancien secrétaire général de l’ONU, nommé fin février dernier envoyé spécial pour la Syrie, n’a pu mener à bien sa mission à cause des nombreux obstacles dressés par les puissances occidentales ainsi que le Qatar, la Turquie et l’Arabie Saoudite qui ne veulent pas d’une solution pacifique à cette crise. Dans le cadre de son plan de sortie de crise, Annan a effectué plusieurs visites en Syrie et a rencontré le président syrien Bachar El-Assad ainsi que les représentants de l’opposition extérieure et intérieure syrienne. Lakhdar Brahimi, si ce poste lui échoit, tiendra sans doute compte des leçons de l’échec de son prédécesseur.
Ramdane Ouahdi
Algérie Patriotique, 06/08/2012
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