L’Algérie refuse de se laisser entrainer dans le « bourbier » malien

Des sources autorisées affirment que le Mujao est connecté à l’un des plus grands réseaux de trafic de drogue dont les ramifications mènent au rif marocain. L’hostilité que ce groupe terroriste affiche vis-à-vis de l’Algérie s’explique en partie par la lutte implacable menée par les services de sécurité algériens contre les narcotrafiquants et les réseaux de contrebande. Les mêmes sources ajoutent que le Mujao ne constitue ni une excroissance ni une dissidence d’Aqmi, mais qu’il a été créé dans le but exclusif de harceler l’armée algérienne en vue de l’attirer par tous les moyens dans le « bourbier » malien. En déclarant que l’Algérie n’a pas les moyens d’intervenir militairement au Mali, Abdelkader Messahel ne fait qu’évacuer diplomatiquement cette hypothèse.

Le Mali va très mal. Ce pays qui partage avec l’Algérie plus de 1300 kilomètres de frontières fait face depuis le printemps 2012 à une grave crise sécuritaire menaçant lourdement son intégrité territoriale. Le putsch du 22 mars qui a accéléré la partition de ce pays a vite mis en relief le profond malaise qui couvait non seulement à Bamako la capitale, mais un peu partout à travers un territoire deux fois plus grand que la France, l’ancienne puissance coloniale dont le rôle au Sahel apparaît aujourd’hui plus qu’ambigu dans la mesure où Paris entretient toujours le flou autour de ses réelles intentions. A la veille de son déplacement en Algérie, le ministre français des Affaires étrangères, qui a insisté sur l’urgence de « rétablir la légalité constitutionnelle au Sud », n’a pas écarté l’éventualité d’une intervention militaire étrangère dans le nord du Mali où les islamistes d’Ansar Eddine et d’Al Qaïda au Maghreb islamique, et les rebelles du mouvement Azawad, le MNLA, sont en train de sanctuariser cette région. Laurent Fabius a affirmé que « l’usage de la force était probable à un moment ou à un autre ». « A partir du moment où la légalité sera rétablie au Sud, il faut s’intéresser au Nord, c’est-à-dire qu’à un moment ou à un autre, il est probable qu’il y aura utilisation de la force », a estimé le chef de la diplomatie française avant d’ajouter qu’ « une telle intervention serait menée par des Africains avec un soutien international et que pour des raisons évidentes, la France ne peut pas être en première ligne afin d’éviter le risque d’une réaction contre le colonisateur français ».
Ces propos destinés essentiellement beaucoup plus à la consommation médiatique et dont le but est de préparer l’opinion publique internationale aux pires scénarios dissimulent mal les véritables enjeux géostratégiques d’un troisième millénaire aux allures « explosives ». Laurent Fabius a tenu à souligner que « le Mali, c’est une affaire extrêmement grave, car c’est la première fois que des terroristes se greffent sur des villes importantes et sont peut-être en situation de se greffer sur un Etat », mais s’est empêché de s’étaler sur la question des six otages français encore détenus par Al Qaïda au Maghreb islamique. « Nous avons toutes les raisons de penser qu’ils sont en vie », a-t-il déclaré lapidairement sans donner de précision sur ce que compte faire la France pour libérer ses ressortissants. Il est à rappeler que quatre des otages, employés du groupe nucléaire Areva et de son sous-traitant Satom, ont été enlevés le 16 septembre 2010 à Arlit dans le nord du Niger, avec trois autres personnes, libérées depuis. Deux autres ont été kidnappés le 24 novembre 2011 par des hommes armés dans leur hôtel à Hombori au nord du Mali et emmenés vers une destination inconnue. Il faut préciser ici que l’épineuse question des prises d’otages dans cette région n’est pas aussi simple comme le laissent croire les nombreux commentaires de presse qui lui sont consacrés. Les médias occidentaux qui se sont emparés de cette question n’ont jamais osé aller au-delà de l’aspect humanitaire et ne se sont jamais interrogés sur la véritable identité de « simples » ressortissants « audacieux » qui prennent le risque de se trouver dans des zones « dangereuses ». Ça fait des années maintenant que le Niger, le Mali et la Mauritanie ont été transformés en un terrain où évoluent des « individus » bénéficiant de différentes couvertures. A l’inverse de l’Algérie qui s’est toujours opposée au payement de rançons aux ravisseurs, la France n’a pas suivi cette ligne en n’hésitant pas à satisfaire certaines revendications des terroristes comme ce fut le cas pour le ressortissant français Pierre Carmatte, libéré en février 2010 en échange de quatre djihadistes qui étaient détenus au Mali.
 Aujourd’hui encore, il est curieux d’entendre des voix accuser l’Algérie de passivité et d’attentisme face à une situation qui menace d’embraser tout le Sahel. En effet, il ne se passe pas un jour sans qu’un observateur « averti » monte au créneau pour appeler l’Algérie à intervenir militairement au nord du Mali. « Je pense que seule l’Algérie pourrait changer la donne, même si elle prône «la solution politique» », déclare un spécialiste autoproclamé. «  Le pays qui comprend mieux la situation au Mali reste l’Algérie. Il est le seul de la région à être bien équipé. Alger doit intervenir militairement avant l’aggravation du danger. Il est vrai que l’Algérie refuse d’envoyer des troupes dans un pays étranger. Mais nous avons devant nous un problème qui concerne les deux pays. Il faut savoir que les salafistes d’AQMI sont Algériens et viennent d’Algérie. Ce sont aussi des opposants radicaux à Alger. L’armée algérienne peut les déloger de la région », affirme un autre « connaisseur » de la région. En même temps, des médias français se distinguent par des scoops dont l’authenticité reste à vérifier mais qui tendent à impliquer sournoisement l’Algérie dans un conflit qui ne la concerne pas, mais qui préoccupe sérieusement l’armée algérienne par sa proximité et ses éventuelles conséquences transfrontalières.
Selon des journaux et des chaînes de télévision françaises, le 3 avril dernier, la présence des émirs terroristes d’Al Qaïda au Maghreb islamique, Abou Zeid, Belmokhtar et Yahia Abou Al Hammam a été signalée à Tombouctou. TF1 avance même qu’Abou Zeid a été filmé à son insu par un habitant de la ville. Inimaginable ! « L’ennemi » numéro un de la France, l’homme le plus recherché par les services français, se laisse prendre comme un amateur ! Une nouvelle histoire qui sent la manipulation à des milliers de kilomètres à la ronde ! Selon un analyste français que l’on présente comme l’un des meilleurs spécialistes du Sahel, le dirigeant touareg d’Ansar Eddine, Iyad Ag Ghali est considéré comme « l’homme des Algériens ». « Les Algériens le soutiendraient financièrement et militairement », affabule le mouvement Azawad qui le dit « piloté » par le DRS. Décidemment, on ne craint nullement le ridicule à Paris où des cercles influents font tout pour maintenir la confusion autour du véritable rôle que joue la France dans cette région considérée comme une chasse gardée de l’ancienne puissance occupante. Il ne manque plus que d’accuser nommément l’Algérie d’avoir exporté sciemment des groupes terroristes au Mali afin d’annexer la partie nord de ce pays, mais on omet de signaler ou de faire la moindre allusion aux rapports réels qui existent entre la France et le MNLA. Là aussi, il est fort instructif de constater que Paris qui s’est empressé de condamner le coup d’Etat du 22 mars n’a pas bougé le petit doigt pour dénoncer le coup de force du MNLA et sa proclamation unilatérale d’indépendance.
Depuis toujours, la France a considéré cette région comme son pré-carré. Il n’est donc pas impossible qu’elle cherche aujourd’hui à s’y redéployer en évitant bien-sûr de retomber dans les mêmes erreurs commises en Afghanistan. On accuse l’Algérie de velléités hégémoniques, mais on fait tout pour passer sous silence les accointances des Touaregs maliens de l’extérieur qui ont leurs entrées chez les Français et plus précisément auprès du ministère français des Affaires étrangères. En réalité, on s’obstine à faire une fixation sur le rôle supposé de l’Algérie qu’on qualifie d’obscur afin de camoufler les véritables stratégies qui se profilent à l’horizon et dont les acteurs sont pour la plupart des sous-traitants travaillant pour le compte des Français. La crise malienne n’est pas, bien évidemment, tombée du ciel. Certaines de ses causes sont certes liées à la situation interne du pays et aux différentes luttes d’influence qui y ont lieu, mais ce qu’il faut retenir aussi c’est qu’elles sont alimentées par des ingérences étrangères.
Classé hypocritement dans la catégorie des pays les moins avancés, alors qu’en vérité il s’agit de l’un des pays les plus pauvres du monde, le Mali abrite plusieurs ethnies qui ont toujours cohabité entre elles pacifiquement en trouvant le moyen d’exprimer une solidarité exemplaire dans le dénuement et toutes les crises qu’il a traversées avaient été traitées autour d’une table de négociation grâce à la contribution agissante de l’Algérie.  Depuis 1990, l’Algérie a toujours joué un rôle d’intermédiaire majeur et incontournable dans toutes les crises entre rebelles touaregs et gouvernement malien. Cela a été notamment le cas en 1990, 1994, 2007 et 2008. Les derniers accords entre les Touaregs et les autorités de Bamako, qui étaient en vigueur jusqu’à la reprise des affrontements en janvier dernier, ont d’ailleurs été signés à Alger en 2006. Il y a donc lieu de se demander pourquoi le MNLA a opté pour une solution radicale qui ne semble pas faire l’unanimité au sein même de la communauté touareg. Quels sont les facteurs qui ont favorisé la radicalisation du mouvement Azawad, et qui est d’abord ce Mohamed Ag Nejim, cet ancien colonel ayant activé sous le régime d’El Kadhafi et qui, après la chute de ce dernier, était rentré dans sa région d’origine à la tête d’un régiment de plus de 1000 hommes avec armes et bagages ? Que représente-t-il ? L’argument de la marginalisation des Touaregs qu’il avance pour justifier son action séparatiste est-il valable sur le plan juridique et constitutionnel ? Un groupe qui se présente sous le nom de Collectif des ressortissants du nord du Mali réagit en fustigeant les allégations de ce colonel. Dans une déclaration transmise à la presse, le Collectif n’hésite pas à dénoncer ce chef sécessionniste en livrant à l’opinion publique des chiffres qui indiquent que tous les nomades confondus, y compris les Touaregs, ne représentent que 11,61% des régions de Tombouctou, Gao et Kidal et seulement 0,92% de la population du Mali. Selon ce groupe, et du fait de la bonne entente entre communautés, « les populations sédentaires ont toujours accepté que les Touaregs occupent un leadership de premier plan dans la gestion des structures des collectivités territoriales au niveau des régions, des cercles et des communes dans le cadre de la décentralisation ». Le document en question souligne qu’au plan national, sur les 19 députés du nord, 8 sont sédentaires et 11 sont d’origine touarègue. Leur représentativité au niveau des institutions de la République est réelle et visible souvent au sommet de ces institutions (Haut Conseil des Collectivités territoriales, gouvernement, Assemblée nationale, etc.) ». Le Collectif des ressortissants du nord du Mali pousse plus loin son réquisitoire contre le mouvement séparatiste Azawad en affirmant que « des projets majeurs de désenclavement et de développement étaient en cours lorsque le MNLA et ses alliés terroristes ont choisi l’option d’attaquer le Mali ». « Il n’est pas dans notre intention de stigmatiser nos frères touaregs. Cet exercice nous est imposé par la désinformation qui circule concernant le prétendu désengagement de l’Etat des régions du nord et le supposé ostracisme qui frappe les communautés touarègues du Mali », précisent les rédacteurs du document avant de conclure que « de par sa violence, son ampleur et ses conséquences tant au Mali qu’à l’extérieur, la rébellion actuelle dépasse de très loin celles que le Mali a connues par intermittence depuis 1963 ». Ce document argumenté et riche en informations n’a pas encore fait l’objet de commentaires de la part de ceux qui prétendent contre toute logique connaître un pays qu’ils n’ont jamais visité. Et c’est très inquiétant dans la mesure où cela démontre à quel point c’est la désinformation qui domine des débats d’où sont occultées machiavéliquement les préoccupations essentielles de quelque 17 millions d’êtres humains pris en otages dans une guerre qui n’est pas la leur. Avant de pointer un doigt accusateur en direction de l’Algérie en spéculant sur les raisons de son « extrême prudence », certains cercles français auraient dû faire preuve d’un minimum d’objectivité en s’intéressant aux multiples connexions dont bénéficie le MNLA. Ce mouvement porteur d’un projet séparatiste est-il réellement représentatif d’une tendance lourde ou ne constitue-t-il que l’expression d’un rapport de forces internationales ? Cette question qui mérite une profonde réflexion se trouve curieusement évitée par la plupart des médias français. Pourquoi et dans quel but ?
Les Algériens qui ne se sont jamais posé la question du choix de leurs interlocuteurs, contrairement aux allégations avancées par des pseudo-intellectuels en mal de publicité, détiennent toutes les réponses. S’ils ont refusé de cautionner dès le départ une action séparatiste de l’ampleur de celle qu’a menée le MNLA, c’est parce qu’ils ont toujours rejeté la fragmentation du Mali et non en raison d’une quelconque crainte de « contagion ». D’ailleurs, ils viennent d’affirmer par la voix du ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines qu’ils privilégient la voie du dialogue autant avec le MNLA qu’avec Ansar Eddine. « On peut négocier avec le MNLA et avec Ansar Eddine », a indiqué Abdelkader Messahel, dans un entretien publié le 13 juillet 2012 par l’hebdomadaire Jeune Afrique sur son site internet. « Les membres d’Ansar Eddine ne sont pas des salafistes, on oublie trop souvent que le mouvement a une composante touarègue, et on aurait tort d’exclure Iyad Ag Ghali, son chef. N’a‑t-il pas autrefois été l’un des négociateurs du Pacte national ? C’est un interlocuteur comme les autres », a notamment déclaré Messahel qui vient d’écarter toute idée d’une intervention africaine dirigée par l’Algérie. « L’Algérie n’a pas les moyens. Il faut que cela soit clair », a-t-il dit. Cette déclaration constitue une réponse franche aux propos des ministres français des Affaires étrangères et de la Défense. Jean-Yves le Drian qui, emboîtant le pas à Laurent Fabius, a déclaré : « Je suis comme Laurent Fabius : ma principale préoccupation aujourd’hui, c’est la situation au Sahel, pour les populations et pour notre propre sécurité. Il faut que la France intervienne pour que les Africains prennent leur destin en main (…) Il faut que les Africains assurent une présence militaire. » L’Algérie, qui a mené des consultations avec les pays membres du Conseil de sécurité, n’est pas de cet avis, car pour elle cette approche ne pourrait aboutir qu’à une afghanisation du Mali. De leur côté, les Américains ont fait savoir aux pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest que Washington ne cautionnera aucune intervention militaire étrangère dans le nord du Mali, et que si cette option est maintenue, elle devrait se limiter au sud et à la réinstauration de l’autorité de l’Etat malien.
Pour rappel, la Cédéao a déjà fixé aux Maliens une sorte d’ultimatum jusqu’au 31 juillet afin de mettre en place un gouvernement d’union nationale. Un objectif qui paraît pour le moment impossible au vu des divergences et des interférences qui parasitent une classe politique malienne traversée par toutes sortes de contradictions et de conflits. Lorsque d’anciens responsables politiques maliens expriment publiquement que « l’Etat-nation tel que conçu au Mali est un concept qui n’est plus viable et qu’il n’est pas certain que le gouvernement malien, même stable, puisse développer les régions nord », toutes les craintes concernant l’intégrité territoriale de ce pays paraissent justifiées.
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, le Mali, considéré comme la troisième réserve  d’or dans le continent après l’Afrique du sud et le Ghana, est menacé d’implosion au moment où seules les multinationales arrivent à tirer profit de cette richesse en imposant à la main-d’œuvre malienne des méthodes de travail que l’on peut assimiler au régime de l’apartheid. Son territoire est désormais coupé en deux par des groupes de brigands qui ont réussi à se renforcer en hommes et en armes à l’ombre du chaos libyen, et sa population est condamnée à subir le diktat des islamistes et des réseaux mafieux qui ont fait de Tombouctou une plaque tournante du trafic de cocaïne provenant d’Amérique du sud et destinée au marché européen via le Maroc.
A propos de ce dernier pays, des sources fiables accusent les services marocains d’être derrière le groupe terroriste dénommé Mouvement pour l’unité et le jihad en Afrique de l’Ouest, Mujao dirigé par le mauritanien Hamada Ould Khaïrou. Ce groupe, qui s’est distingué depuis sa création par son hostilité extrême à l’encontre de l’Algérie, est responsable de la prise d’otages de Tindouf en octobre 2011 qui a ciblé des travailleurs humanitaires. Les trois Européens travaillaient pour des ONG humanitaires dans les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf. Ils ont été enlevés par des terroristes venus du Mali. Les criminels étaient à bord d’un véhicule de type 4×4. Ils ont attaqué le lieu d’accueil des invités étrangers. Un des otages et un garde sahraoui ont été blessés lors d’un échange de tirs avec les ravisseurs.
Le 3 mars 2012, le même groupe de sanguinaires fera parler de lui en attaquant une brigade de la gendarmerie nationale à Tamanrasset causant la mort du kamikaze et faisant 23 blessés parmi les gendarmes. Le 5 avril de la même année, le Mujao prend d’assaut le consulat d’Algérie à Gao et procède à l’enlèvement du consul et six de ses collaborateurs. Des terroristes portant des ceintures bourrées d’explosifs brûlent le drapeau algérien et le remplacent par leur étendard noir ; le même emblème qui avait été porté dans les villes libyennes de Benghazi et Derna. Cette dernière localité est réputée pour être un bastion fort des mouvements extrémistes. La moitié des kamikazes qui se sont fait exploser en Irak sont originaires de cette ville.
Le 29 juin 2012, le Mujao cible le groupement régional de la gendarmerie à Ouargla. L’attentat a causé la mort d’un lieutenant en plus du kamikaze dont le cadavre a été déchiqueté par la déflagration de plus de 1000 kg d’explosifs et que les services spécialisés ont réussi à identifier en un temps record. Des sources autorisées affirment que le Mujao est connecté à l’un des plus grands réseaux de trafic de drogue dont les ramifications mènent au rif marocain. L’hostilité que ce groupe terroriste affiche vis-à-vis de l’Algérie s’explique en partie par la lutte implacable menée par les services de sécurité algériens contre les narcotrafiquants et les réseaux de contrebande. Les mêmes sources ajoutent que le Mujao ne constitue ni une excroissance ni une dissidence d’Aqmi, mais qu’il a été créé dans le but exclusif de harceler l’armée algérienne en vue de l’attirer par tous les moyens dans le « bourbier » malien. En déclarant que l’Algérie n’a pas les moyens d’intervenir militairement au Mali, Abdelkader Messahel ne fait qu’évacuer diplomatiquement cette hypothèse. L’Algérie est certes un « acteur traditionnel et historique » dans le règlement du conflit malien, puisqu’elle a été de tous les accords depuis 1990. Elle possède en quelque sorte une « légitimité historique et une expérience politique importante dans la gestion du dossier touareg, mais pas de la façon que souhaitent certaines parties occidentales ou leurs sous-traitants africains. L’Algérie est une puissance régionale incontestable et l’ANP est en mesure, matériellement et humainement, de relever n’importe quel défi sécuritaire, mais le principe de non-ingérence constitue aussi l’un des fondements immuables de sa politique étrangère. Dans ce genre de situation, l’ambigüité n’a jamais été algérienne.
Par Mohamed Mebarki 

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