Le Maroc et le Mujao tentent d’impliquer le Front Polisario au Sahel

La tentative marocaine d’établir un lien imaginaire entre le Front Polisario et les organisations terroristes sévissant au Sahel est désavouée par la France. «Nous n’avons pas connaissance de tels liens», a déclaré, hier, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères Philippe Lalliot lors d’un point de presse. 
Le porte-parole du Quai d’Orsay répondait ainsi à une question d’un journaliste sur l’arrivée de centaines d’islamistes soudanais et sahraouis dans le Nord Mali, occupé depuis fin juin par des groupes armés dont certains se revendiquent d’Aqmi. «Si l’information concernant l’arrivée d’une centaine de jihadistes dans ses rangs était confirmée, ce serait une source de préoccupation supplémentaire», a déclaré M. Lalliot.
Un responsable du Mujao, affilié à Aqmi, auteur de l’enlèvement des diplomates algériens à Gao, ville du nord du Mali, a confirmé à l’AFP l’arrivée d’islamistes dans le Nord Mali alors qu’une opération militaire étrangère pour libérer le nord du pays est en préparation : «Ils veulent la guerre ? On va faire la guerre. C’est pourquoi nos frères viennent de partout.
Ils viennent des camps de Tindouf en Algérie, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, de partout». Cette information a été démentie aujourd’hui par la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) qui évoque une opération «d’intoxication» visant à décourager une intervention armée internationale. «L’arrivée de convois de combattants jihadistes du Soudan et du Sahara occidental est une information archi fausse. Nous démentons formellement», a déclaré à l’AFP Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, l’un des responsables du MNLA.
L’intox vise à utiliser la volonté de la communauté internationale de lutter contre le terrorisme pour l’amener à se débarrasser du Front Polisario. Le Mujao entre dans le jeu, lui, qui, rappelle-t-on, avait enlevé trois humanitaires européens (deux Espagnols, une Italienne) des camps de réfugiés sahraouis à Tindouf. Le rapt avait eu lieu le 23 octobre 2011, rappelle-t-on, encore. Une année jour pour jour. Enigmatique. Comme est énigmatique le fait que le Mujao qui est censé, si l’on se refére à son appellation, sévir en Afrique de l’Ouest, vise l’Algérie, en particulier.
M.A.

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