L’instance européenne demande notamment la libération de « tous les prisonniers politiques sahraouis ».
C’est la première fois qu’une résolution des eurodéputés parle nommément de «prisonniers politiques sahraouis» au Maroc. Dans une résolution adoptée mi-décembre à Strasbourg concernant le Rapport annuel 2011 sur les droits de l’homme dans le monde, le Parlement européen (PE) «exprime son inquiétude quant à la détérioration des droits de l’homme au Sahara occidental» et appelle au respect de «la liberté d’association, la liberté d’expression et le droit de manifester». Le PE «réaffirme» également «son soutien» à la mise en place d’un mécanisme international de contrôle des droits de l’homme dans la région.
Préparé par l’eurodéputé et activiste des droits de l’homme lituanien Leonidas Donskis, le rapport initial ne faisait pourtant aucune mention du conflit au Sahara : c’est un amendement co-signé par 96 eurodéputés, formant un inter-groupe «Sahara occidental», qui a été introduit dans le circuit et finalement adopté en séance plénière. Coup dur pour la diplomatie marocaine.
Le Polisario, de son côté, s’est bien sûr félicité du vote final. « Un encouragement et un point d’appui contre l’occupation coloniale et pour l’autodétermination du peuple sahraoui », rapporte l’agence de presse sahraouie SPS.
Au-delà de la qualité du lobbying opéré dans les couloirs de Strasbourg et Bruxelles, force est de constater que le régime marocain offre lui-même du grain à moudre à ses adversaires sur le plan des droits de l’homme. La répression systématique de manifestations pro-indépendance sur le territoire, l’atteinte à la liberté d’association ou encore la comparution devant un tribunal militaire du «groupe de Gdeim Izik», ces 24 civils sahraouis incarcérés à la prison de Salé et dont le procès est sans cesse reporté depuis près de deux ans, sont régulièrement dénoncés par les associations internationales des droits de l’homme.
LAKOME, 21/12/2012
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