Les prisonniers sahraouis interpellent la conscience de la MINURSO

Cinq révolutions, la chute de quatre régimes, une sécession, une intervention de l’OTAN et l’intervention française aidée par la CEDEAO. Ceci est le résultat de l’action des 23 civils sahraouis que le Maroc garde en prison depuis 2010 en vue de les faire juger par un tribunal militaire.
Vu de cet angle , ces criminels méritent un tribunal de Nuremberg. Et ils devraient être condamnés, au moins, à la prison à vie.
Cependant, il semble que le « R » de référendum, un mot qu’ils partagent avec la MINURSO, les protège contre toute imputation internationale.
Depuis que ces 23 civils ont été emprisonnés par le Maroc, il ya eu cinq révolutions (Tunisie, Egypte, Libye, Yémen et Syrie) toutes avec la bénédiction de l’Occident, une intervention militaire en Libye menée par l’OTAN, et une intervention au Mali, saluée par la communauté internationale. Cependant, personne n’a bougé un doigt, non pas pour les sortir de prison, mais pour éviter qu’ils comparaissent devant un tribunal militaire.
Il y a déjà plus de 20 ans que l’ONU a créé un comité des Nations Unies chargé d’accomplir une Chose au Sahara occidental. Ce Comité, incapable de mener à bien la tâche pour laquelle il a été créé, les indigènes du territoire en question, étaient sortis à sa rescousse, en revendiquant l’application de ce qui a été accordé par l’ONU. Eux, les 23 civils sahraouis qui, avec la permission de Chomsky, avaient allumé l’étincelle qui, plus tard, allait changer toute la carte du monde arabe, ont été emprisonnés et démeurent en prison devant le regard honteux de ce Comité chargé d’organiser un référendum au Sahara Occidental.
Le cas interpelle, certainement, les consciences du Conseil de Sécurité, de Ban Ki-moon, de Christopher Ross et de Wolfgang Weisbrod-Weber. La facture dûe au retard injustifié dans le temps, n’est pas payé par le Conseil de Sécurité , Ban Ki-Moon, Ross, ni par M. Weisbrod-Weber. Ceux qui paient cette facture avec leur chair en prison, sont ces 23 civils sahraouis.
Le Comité de l’ONU en question, établi au Sahara occidental, jouit de tous ses droits depuis plus de 20 ans, ses salaires sont payés sans retard, ses privilèges et ses avantages bien suivis. Entretemps, le peuple qui sert de matelas à ses intérêts, depuis plus de 20 ans n’a aucune garantie. Il n’a même pas la solidarité de cette MINURSO qu’il a soutenu avec sa sortie en Octobre 2010.
Vous faites des bons comptes sur les dépenses de l’ONU pour chacun de ses casques bleus au Sahara occidental et vous savez très bien compter les émoluments qui vous avez perçus grâce à cette mission. Savez-vous combien combien le peuple sahraoui a souffert, des deux côtés du mur, afin de garantir votre salaire, au cours de ces 20 ans? مصائب قوم, عند قوم, فوائد, M. Ross me comprend bien .
Les choses étant ainsi, et avec le procès des 23 prisonniers de Salé, M. Ross et M. Weisbrod-Weber, devraient se prononcer aux Sahraouis pour les convaincre (ce qui est en soi une lourde tâche) que l’extension trop prolongée du temps de leur mission ne vise pas à prolonger les souffrances du peuple sahraoui et qu’ils, Ross et Weisbrod-Weber, n’ont rien à voir avec l’emprisonnement de 23 sahraouis à Salé ni avec leur comparution devant un tribunal militaire. Vont-ils le faire?
Haddamin Mouloud Saïd, 25 janvier 2013.
La Tribune du Sahara, 25/1/2013

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