Deux semaines après l’attaque contre le site de gaz de Tiguentourine, dans la région d’In Amenas, dans le Sud-est du pays, à la frontière de la Libye, le Premier ministre britannique David Cameron, dans le cadre de la première visite d’un chef du gouvernement britannique en Algérie, a conclu avec son homologue algérien Abdelmalek Sellal un nouveau partenariat stratégique. À la surprise générale, M. Cameron a ensuite continué son voyage en direction de Tripoli, en Libye.
“La menace terroriste d’Al-Qaïda à laquelle nous sommes confrontés dans certaines régions du Pakistan, du Yémen ou de Somalie, est nettement plus grande que le terrorisme d’Al-Qaïda qui se développe au Mali. Mais dans la mesure où elle grandit nous ne devrions pas l’ignorer, ne devrions travailler en partenariat pour essayer de la combattre”, a déclaré M. Cameron. L’accord passé entre Alger et Londres prévoit un échange d’informations relatives à la sécurité frontalière et aérienne ainsi qu’une lutte contre toute menace à la stabilité de toute l’Afrique du Nord, pour que la région ne devienne pas un nouvel Irak ou Afghanistan. Des experts en matière de sécurité algériens et britanniques se réuniront bientôt et se rencontreront désormais régulièrement.
Dans l’attaque terroriste et l’incursion successive des forces spéciales algériennes au site de Tiguentourine, 37 otages étrangers ont perdu la vie, dont six Britanniques. “Au secours des intérêts britanniques”, titre le quotidien local el Watan, tandis que l’agence de presse officielle Aps met l’accent sur la croissante coopération avec le Royaume-Uni, qui considère l’Algérie comme un partenaire stratégique dans la lutte contre le terrorisme, ainsi que sur la nécessité de renforcer le dispositif de sécurité pour protéger les compagnies étrangères qui opèrent dans le pays. En 2010, selon les données diffusées par les Services des douanes algériens, les exportations en direction de Londres se sont élevées à 1,260 milliards de dollars tandis que les importants à 771 millions, faisant de la Grande-Bretagne le 13ème client et fournisseur de l’Algérie.
La croissante insécurité sur le territoire algérien, qui menace aussi les investissements étrangers, découle directement du conflit qui fait actuellement rage au Mali et qui voit la France engagée en première ligne. Le gouvernement du président Abdelaziz Bouteflika a fait déployer des agents de police et des soldats le long de ses frontières poreuses avec le Mali ainsi qu’avec la Libye et le Niger.
MISNA, 31/172013
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