INTERVENANT DEVANT LE SEGMENT DE HAUT NIVEAU DE LA 22E SESSION DU CONSEIL DES DROITS DE L’HOMME (CDH), LE MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES, MOURAD MEDELCI, A APPELÉ LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE À TOUT ENTREPRENDRE POUR METTRE FIN AUX DÉRIVES ET LES EXACTIONS COMMISES CONTRE LES POPULATIONS DU SUD DU MALI.
Dans son allocution, M. Medelci a déclaré que l’Algérie est «vivement» préoccupée de cet état de fait et exhorte la communauté internationale à intervenir pour que cessent ces crimes qui contrarient la réconciliation nationale. Il a ajouté que ces crimes mettent également en péril l’intégrité territoriale du Mali et compromettent l’avènement d’une paix durable dans le pays. Le ministre a souligné que l’Algérie saisit l’occasion de cette rencontre pour attirer l’attention du Conseil sur «les mutations rapides» du terrorisme, notamment ses interconnections avec «les réseaux du crime organisé» et du «trafic de drogues» qui «constituent la véritable menace à la sécurité et à la stabilité du Mali et des pays de la région».
Cependant, Medelci a fait savoir que l’Algérie se félicite de la convergence des efforts de l’ONU, de l’Union africaine, de la Cédéao, des pays du champ et des autres partenaires, notamment, l’UE, qu’illustre la résolution 2085 du Conseil de sécurité. «Nous encourageons le gouvernement de transition malien à appliquer la feuille de route sur la crise multidimensionnelle à laquelle il fait face, où la question du développement reste entière», a-t-il dit.
Le ministre a réaffirmé, dans le même cadre, l’appui et la solidarité de l’Algérie aux demandes «légitimes» des peuples de la région pour davantage de droits fondamentaux garantis, de travail et de développement et de participation à la prise de décision. «L’Algérie plaide pour un soutien efficace rapide destiné à encadrer les soubresauts des transitions difficiles des pays voisins, et à consolider les avancées démocratiques enregistrées», a-t-il ajouté. Elle rejette l’usage de la force par toutes les parties impliquées dans les conflits et réitère son appel pour le respect des droits de l’Homme et du droit humanitaire, en veillant à la protection des déplacés et des réfugiés, a-t-il encore dit.
Medelci a par la même occasion, exhorté la communauté internationale à poursuivre son appui au dialogue et aux efforts diplomatiques en cours, dont la mission de Lakhdar Brahimi, envoyé spécial conjoint sur la Syrie, du SG/ONU et de la Ligue des Etats arabes. Sachant en outre, que les actions militaires engendrent, souvent, des coûts humains élevés, l’Algérie estime que l’implication des Nations unies dans le règlement des crises devrait se traduire par des solutions aptes à réparer les dommages déjà causés par le conflit, sans en créer de nouveaux, a soutenu le ministre.
Evoquant par ailleurs, la situation qui prévaut au Sahara Occidental, le ministre a indiqué que l’Algérie exhorte la communauté internationale à appuyer les efforts des Nations unies pour une «solution devant permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit légitime à l’autodétermination». L’Algérie appelle également à la mise en œuvre des recommandations du SG/ONU contenues dans son rapport présenté au Conseil de sécurité, en avril 2012, sur la protection des droits de l’Homme au Sahara Occidental.
Pour ce qui est de la question palestinienne, Medelci a rappelé que l’Algérie a reconnu l’Etat de Palestine, le 15 novembre 1988. «Nous percevons le statut d’Etat observateur voté à une écrasante majorité par la 67e AG/ONU, le 19 novembre 2012, comme un message fort de la communauté internationale pour l’établissement d’un Etat palestinien sur les frontières internationales de 1967», a-t-il dit. L’Algérie considère qu’un Etat palestinien est «indispensable pour une paix juste et durable au Moyen-Orient. «Tout doit être fait pour mettre fin à l’asymétrie politique, économique et militaire qui permet à Israël d’occuper les territoires palestiniens, d’ériger un mur de séparation, de poursuivre la construction illégale de colonies, de priver les Palestiniens de leurs taxes et revenus et de jeter en prison des centaines d’entres eux en toute impunité», a-t-il relevé. L’Algérie estime que ces agissements qui nous interpellent tous, sont assimilables à des crimes contre l’humanité, comme établi par la commission d’enquête du CDH, a encore affirmé le ministre. «Le Conseil doit se prononcer sur ces violations graves des droits de l’Homme», a-t-il conclu. Avant l’intervention française au Mali, l’Algérie n’a cessé de rappeler qu’elle adhère à la lutte contre le terrorisme mais n’accepterait jamais de s’ingérer dans les problèmes internes que se soit du Mali ou d’un autre pays.
MONCEF RÉDHA
La Nouvelle République, 27 fév 2013
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