On ne le sait guère : poussées à l’exil par un Etat marocain qui leur rend la vie impossible par une répression jugée sans merci et qui ne leur reconnaît pas le droit à l’autodétermination (contrairement à l’Onu), plus d’une centaine de familles originaires du Sahara occidental ont trouvé refuge sur le territoire des Deux-Sèvres, dont une bonne soixantaine dans le Bocage bressuirais.
Alors que l’association Culture Sahara a justement été créée récemment pour aider à l’intégration, ici, de ces nouveaux arrivants sahraouis et pour faire connaître leur culture (1), l’Arddib (Association pour la reconnaissance des droits et la défense des immigrés dans le Bocage) a, elle aussi, été amenée à se pencher sur ce problème, nouveau pour elle : « Les jours derniers, nous avons monté trois dossiers de demande d’asile politique », précise le président, Norbert Béalu. « Deux ont d’ores et déjà été refusés, mais nous allons préparer un recours. »
« Arrestations arbitraires et tortures »
Et samedi matin, lors du traditionnel cercle du silence organisé par l’Arddib chaque premier samedi du mois sur la place Notre-Dame, un représentant de la communauté sahraouie a été invité à venir s’exprimer : « Le Maroc, pays occupant le territoire des Sahraouis, bafoue chaque jour de plus en plus les droits de l’Homme », a expliqué Salem Mahmoud. « Les arrestations arbitraires, les procès de civils devant des tribunaux militaires, les tortures sur les femmes et les prisonniers, nous amènent à réagir, malgré notre exil. Mais malgré nos différentes actions, l’Etat français ferme les yeux », a regretté l’intervenant.
(1) Une exposition et une conférence-débat s’est ainsi déroulée samedi après-midi, à la salle des fêtes de Courlay.
repères
Hommage à Stéphane Hessel
Lors de son cercle du silence samedi matin, place Notre-Dame (lire ci-dessus), l’association pour la reconnaissance et la défense des droits des immigrés dans le Bocage (Arddib) a tenu à rendre hommage à Stéphane Hessel, décédé il y a quelques jours. « Impliqué dans toutes les grandes œuvres sociales de l’après-guerre, c’est un grand humaniste, un très grand bonhomme qui nous a quittés », a regretté le président Norbert Béalu, saluant chez l’homme récemment disparu « sa simplicité, sa jeunesse d’esprit, son engagement, son humour et sa poésie ».
X.L.R.
Nouvelle République.fr, 04/03/2013
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