Depuis son indépendance en 1956, le Royaume du Maroc n’a jamais signé une paix définitive avec ses voisins.
La Mauritanie a été la première victime du rêve impérial marocain. Rabat s’est opposé à son indépendance en 1960. Le soutien de la France au défunt président Ould Daddah a empêché le roi Hassan II d’envoyer son armée en Mauritanie.
En 1962, l’Algérie, aprés une sanglante guerre de libération, retrouvait sa souveraineté. Un an aprés, l’armée marocaine partait en expédition pour s’emparer de la région de Tindouf, dans le sud-ouest algérien. Là oú se trouvent actuellement les réfugiés du Sahara Occidental chassés de leur pays par le Maroc. Le soutien unanime de la communauté internationale aux nouvelles autorités d’Alger obligea le Maroc à revoir ses visées.
En 1975, l’agonie du dictateur Franco et la difficile transition espagnole à l’expectative a été vue à Rabat comme une occasion d’or pour mettre la pression sur l’Espagne en vue de mettre la main sur le Sahara Occidental qui s’apprêtait à se prononcer sur son destin à travers un référendum d’autodétermination sous les auspices de l’ONU. Une commission d’enquête venait de se recueillir de la réalité sur le terrain. Son rapport était on ne peut plus clair : « Une grande majorité de la population a exprimé son attachement à l’inépendance brandissant le drapeau du Front Polisario ».
Le départ des espagnols du Sahara Occidental ne leur a pas épargné des foudres marocaines. Rabat continue à faire pression avec le dossier des enclaves espagnols Ceuta et Melilla.
L’invasion du territoire sahraoui par le Maroc a eu comme conséquence une guerre qui a duré plus de 16 ans, et 37 ans après, la communauté internationale continue à déplorer cette injustice commise à l’encontre du peuple sahraoui.
Le feuilleton des conflits du Maroc ne s’arrête pas là. Rabat a conditionné les relations avec ses voisins à leur position sur le contentieux du Sahara Occidental. En Mauritanie, les marocains ont soutenu le mouvement négro-africain du FLAM, ont essayé de renverser le régime de Mohamed Khouna Ould Haidala. Le correspondant de la MAP, Abdelhafid El Bakkali, a été expulsé en novembre 2011 par les services de sécurité mauritaniens pour faire autre chose que du journalisme. Mais les histoires marocaines en Mauritanie sont loin d’être terminées. Le généralement bien informé site Alakhbar a annoncé en novembre 2012 que « La Mauritanie a fait savoir à un pays ami qu’elle accuse le Maroc d’implication dans une « tentative d’assassinat » du président Mohamed Ould Abdelaziz. Celui-ci a été gravement blessé par des tirs avec une arme à feu lors d’une randonnée dans la périphérie de Nouakchott. Une chose est sûre, les relations entre les deux pays se sont détériorées au point que le Maroc a rejeté le dossier d’inscription de plus de 800 étudiants mauritaniens dans des universités du Royaume.
Les ennuis du Maroc avec ses voisins sont généralement provoqués par les agissements des fonctionnaires des ambassades marocaines connus pour leur appartenance à la DGED, le service d’espionnage marocains. Plusieurs agents ont éte expulsés de la Belgique et des Pays Bas. Et au mois de février 2013, l’ambassadeur du Maroc en Tunisie a dû être rappelé à Rabat suite à des plaintes du gouvernement tunisien. « Najib Zerouali Ouariti s’est immiscé de façon inacceptable dans les affaires intérieures de la Tunisie sans y avoir été invité par qui que ce soit », selon des sources de l’hebdomadaire français Jeune Afrique.
La Tribune du Sahara,11 mars 2013
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