Des centaines de migrants subsahariens auraient été « abandonnés sans assistance » par les autorités marocaines près d’Oujda (frontières algéro-marocaines), a indiqué le rapporteur spécial sur la torture et les traitements cruels, inhumains et dégradants, M. Juan E. Mendez, dans un rapport publié récemment.
« Des centaines de migrants auraient été abandonnées sans assistance dans +le no man’s land+, généralement près d’Oujda », a souligné ce rapporteur spécial des Nations unies dans un document rendu public le 28 févier dernier.
Le rapporteur a, dans ce contexte, évoqué des informations faisant état « des violences physiques et sexuelles systématiques » que les services de sécurité marocains font subir aux migrants clandestins qui tentaient de rejoindre l’Europe via le nord du Maroc.
Selon M. Mendez, les suspects dans des affaires de terrorisme ou de menace à l’ordre national « ne sont généralement pas officiellement enregistrés » et se retrouvent « enfermés pendant plusieurs semaines sans être présentés devant un juge ».
Concernant les cas de manifestations, le rapporteur souligne « l’usage excessif de la force » et décrit des « cas de violences, de comportements dégradants voire de torture, au cours des arrestations et des transferts des suspects ».
Le rapporteur onusien déplore, d’autre part, « l’absence d’enquêtes promptes et détaillées sur les responsables de tortures, mauvais traitements et persécution », ainsi que « l’absence de réponse et de réparation aux victimes ».
En reportant l’enregistrement de l’arrestation, les autorités marocaines « reportent la possibilité pour les suspects, non seulement de recevoir une assistance juridique, mais également de prévenir leurs proches comme le prévoit la loi », a-t-il poursuivi.
« Lorsque des victimes de mauvais traitements veulent obtenir réparation, les juges mettent en cause leur crédibilité et les accusent de ne pas s’être manifestés assez tôt. Ainsi, au cours de la période 2009-2012, il semble que personne n’ait été poursuivi pour ce motif « , a écrit M. Mendez dans son rapport.
Riad D.
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