Sans aucune vergogne, l’ambassadeur du Maroc à l’ONU, Mohamed Loulichki, suit les pas de Benkirane dans le raisonnement makhzénien sur la question du Sahara Occidental qui veut que la solution de ce conflit se trouve entre les mains de l’Algérie alors que l’ONU s’efforce depuis plus de deux décennies d’en mettre fin.
Pinter l’Algérie du doigt est la pratique favorite de tous les responsables marocains pour justifier devant le peuple marocain leur manque de lucidité et leur entêtement face aux pressions de la communauté internationale. A leur tête, le roi Mohamed VI qui ne rate pas une occasion pour s’en prendre au pays voisin.
En novembre dernier, saisissant l’occasion de la commémoration de la marche dite verte qui a constitué, en 1975, à marcher sur le territoire voisin du Sahara Occidental pour l’occuper, Mohamed VI a fait plein de reproches à l’Algérie. Au sujet du Sahara Occidental, il a contre tout bon sens et contre tout le monde, mis la panne du processus de négociations entre le Front Polisario et le Palais royal sur le dos de l’Algérie. Ensuite, il a parlé de la non construction du sous ensemble de l’UMA et, bien entendu, il n’a pas manqué de pointer l’Algérie. Enfin, il a soulevé le problème de la fermeture des frontières, et bien évidemment, épinglé l’Algérie. Pourtant, tous les observateurs sérieux et neutres savent qui est derrière tous ces blocages qui empêchent les peuples frères des deux pays de vivre en parfaite harmonie.
Au sujet du Sahara occidental, par exemple, le représentant de l’ONU, M. Christopher Ross sait que ce sont les responsables marocains qui, en persistant toujours à exiger une simple autonomie, bloquent le processus. Alors que l’Algérie et l’ONU plaident pour du sérieux, c’est-à-dire pour une vraie solution garantissant «le droit du peuple Sahraoui à l’autodétermination». A propos de la construction de l’Union du Maghreb arabe, ce sont aussi, les autorités marocaines qui créent les obstacles. Car, on ne peut construire l’UMA sur le dos du peuple frère sahraoui.
Enfin, pour ce qui est de l’ouverture des frontières, les responsables algériens ont toujours plaidé pour, à condition de commencer par bâtir des fondements solides qui résistent aux « intempéries » des hommes et du temps. Pour cela, cependant, le souverain marocain n’est pas très chaud parce que ce qui l’intéresse, en premier, ce n’est pas le bien être des peuples du Maghreb mais les intérêts étroits du Palais royal dont l’économie suffoque et dont les caisses souffrent d’un réel manque de royalties. A la lumière de toutes ces contradictions de Rabat, Alger est dans son bon droit de ne pas précipiter la normalisation avec un régime qui souffre d’un énorme manque de crédibilité. Tout comme elle ne peut ouvrir ses frontières, pour la simple raison que le souverain M6 le demande. Car on ne peut, comme le soulignent de hauts responsables algériens, traiter avec des responsables qui n’honorent pas leurs engagements à chaque coin de phrase.
On ne peut faire confiance à un Palais qui dit une chose et, tout de suite après, son contraire et qui revient, régulièrement, sur ses promesses. Du reste, la normalisation recherchée par le Palais royal et l’ouverture des frontières ne peuvent se faire tant que le Maroc inonde le territoire algérien avec des tonnes et des tonnes de kif. D’ailleurs cette action n’est pas négligeable puisque, selon les mêmes hauts responsables algériens, les quantités de drogue déversées sur le pays sont si énormes qu’elles ne peuvent être le fait de simples individus. Ni même d’une petite organisation de narcotrafiquants. Si Rabat cherche réellement une normalisation sérieuse et durable avec Alger, il doit d’abord, mettre de l’ordre dans les esprits de ses responsables qui doivent considérer les relations internationales et humaines à leur juste valeur et non pas comme un jeu de lunatiques.
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