Le Maroc provoque-t-il l’ONU ?

Une des victimes de la
manifestation du 23 mars 2013

URGENT ! El Aaiun : Plus de 50 blessés auxquels les soins sont refusés

Par EM, El Aaiun, Sahara Occidental occupé, 23/03/2013
L’envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, a poursuivi sa série de réunions aujourd’hui 23 mars 2013 à El-Aaiun occupée (capitale du Sahara Occidental, ndlr) avec des représentants des associations sahraouies.
Pendant une heure et demie qu’a duré la réunion, plusieurs points ont été abordés, selon les informations données par les participants présents lors de la rencontre.
M. Ross a rappelé que sa tournée « vise à trouver une solution durable, juste et acceptable pour les deux parties et à promouvoir un nouveau cycle de négociations ». Son rôle de médiateur ne consiste pas à proposer des solutions qu’il viendrait tenter d’imposer.
Cela invalide les informations publiées dans la presse marocaine ces derniers jours disant que l’envoyé spécial envisageait de proposer la formule d’une confédération entre le Maroc et le Sahara Occidental.
Les représentants sahraouis des organisations de défense des droits ont démontré, exemples à l’appui, qu’il ne pouvait pas être fait confiance dans la parole du régime marocain. Ils ont souligné que le but des Sahraouis est l’indépendance, et que s’ils sont une poignée à croire en la réussite de l’ONU par des méthodes pacifiques, il est important que l’envoyé spécial sache que la majorité des jeunes sont convaincus que l’indépendance ne se gagnera que par la reprise de la lutte armée.
Les organisations ont informé M. Ross de l’appel à manifestation lancé pour le même jour à 17h30 sur le boulevard Essmara de El Aaiun.
Preuve supplémentaire s’il en est besoin, avant même sa formation, la manifestation a subi une attaque éclair par la police marocaine.
C’est la deuxième fois que M. Ross rencontre les organisations de la société civile sahraouie et la deuxième fois aussi qu’une manifestation pacifique sahraouie est attaquée le même jour. Cela ressemble à un message des autorités marocaines à l’ONU qui pourrait être, « vous faites ce que vous voulez, et nous aussi », y compris violer les droits fondamentaux des populations.
En effet, coïncidence ou non, M Dadach Sidi Mohamed, Hassanna Duihi, Degja Lachgar et Med Saleh Dailal qui ont assisté à la réunion avec M Ross le matin ont été délibérément ciblés et sont gravement blessés selon leurs proches.
Les forces de l’ordre marocaines, en plus de la violence physique sur les femmes sahraouies, leur ont imposé l’humiliation de les déshabiller de force dans la rue. 
Mlle Sultana Khaya chef de l’observatoire des ressources naturelles et de défense des droits de l’homme à Boujdor a été battue en pleine rue, puis amenée à bord d’une voiture de police, insultée, frappée encore. Les policiers lui ont enlevé son pantalon de force puis l’ont abandonnée dans cette tenue en dehors de la ville. C’est la première fois que ce traitement dégradant et humiliant est appliqué à une femme.
Trois autres activistes, Mme Mina Aba’ali, Mlle Laila Lili et Mlle Salha Boutngiza, ont été elle aussi attaquées par les policiers qui leur ont retiré leur pantalon de force en plein public.
Selon nos correspondants, le président du Conseil National des droits de l’homme, section El aaiun Smara, inquiet de la situation des victimes, a été interdit par les policiers d’entrer dans l’hôpital Hassan Ben Elmehdi où il pensaient que de nombreux blessés ont demandé assistance.
Leila Lili, Hassana Duihi et Bechri Bentaleb sont allés chercher de l’aide dans cet hôpital qui a refusé de les soigner. Les soignants n’ont même pas diagnostiqué la gravité des blessures, et les ont renvoyés chez eux.
Selon d’autres Sahraouis blessés interrogés par nos correspondants, ils n’iront pas à l’hôpital se faire soigner par peur du harcèlement ou des arrestations. L’hôpital est encerclé par les forces de polices marocaines.
Une estimation provisoire fait état de plus de 50 Sahraouis blessés à 21h30. (Heure locale)

LES AUTORITÉS MAROCAINES ONT EMPÊCHÉ LES AMBULANCES D’ALLER AUSECOURS DES BLESSÉS. PLUS DE 20 BLESSÉS ONT ÉTÉ TRANSFÉRÉS À L’HÔPITAL D’EL AAIUN

Les autorités d’occupation marocaines empêchent les ambulances d’évacuer les blessés qui se trouvent près du “Fourne de Manolo” dans la capitale du Sahara Occidental, El Aaiun.  
Plus de 20 citoyens sahraouis ont été transférés à l’hôpital Ben El Medi d’El Aaiun, tous de nationalité sahraouie et, dans la plupart, des femmes

SOLIDARITE MAROC, 24/03/2013

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