Le conflit du Sahara Occidental dure depuis près de 40 ans. Il s’agit d’un problème de décolonisation qui doit être résolu par la voie de l’autodétermination préconisée par plus d’une centaine de résolutions de l’ONU.
La communauté internationale s’est opposé fermement à l’invasion du Kuwait par son voisin, l’Iraq. Elle ne peut pas accepter l’annexion d’un territoire par la force, fait condamné par le Droit International. La même vision est appliquée au conflit du conflit du Sahara Occidental dont la persistance empêche, depuis 37 ans, l’union maghrébine et la coopération en matière de sécurité entre les pays de la région. La diplomatie marocaine étant bâtie sur le soutien à son annexion du Sahara Occidental, les relations de ce pays avec ses deux voisins, l’Algérie et la Mauritanie, ont connu des va-et-viens.
Le tir de grâce aux relations avec l’Algérie a été donné par Rabat lors de l’attentat de Marrakech en 1994 lorsque le défunt roi Hassan II accusa les services secrets algériens. A Alger, conscients du fait que toute union régionale ne peut se faire dans une ambiance de soupçons et de schizophrénie, ont décidé de fermer leurs frontières et à la demande du Maroc, les institutions de l’UMA sont gelées à la fin de l’année 1995. La rupture est totale entre Alger et Rabat lorsque le roi Hassan II décède en juillet 1999. La présence de Abdelaziz Bouteflika, qui venait à peine d’accéder à la présidence de la République algérienne, marque une amorce de rapprochement vite sappée par le refus du gouvernement marocain de recevoir Larbi Belkheir, ministre de l’intérieur algérien arrivé à Rabat dans le cadre d’un programme de consultations entre les deux pays en vue de relancer l’UMA.
Depuis les évènements du dénommé Printemps Arabe, la Lybie, la Tunisie et les pays du Sahel reposent sur des fondations extrêmement fragiles et la stabilité de l’Afrique du Nord et du Sahel est profondément ébranlée à cause de la prolifération des armes ainsi que la montée du terrorisme. La communauté internationale a pris conscience de l’indissociabilité de ces deux régions de par leur proximité de l’Europe.
Si l’Algérie a ses raisons de se montrer réticente devant tout engagement militaire au Mali, le Maroc voit dans cette déstabilisation une occasion de se présenter en rempart dans la lutte contre le terrorisme pour attirer le soutien de l’Occident à ses revendications sur le Sahara Occidental. La communauté internationale, consciente de cette réalité, a décidé de mettre fin au conflit du Sahara Occidental dans le but de promouvoir la coopération dans tous les domaines, seul moyen de garantir une stabilité durable.
La Tribune du Sahara, 25/03/2013
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